Sujet :

L'imaginaire de WaWa

Wawa
   Posté le 04-05-2006 à 22:36:41   

Je suis assis au piano, modulant quelques notes.
Mes doigts s’immobilisent… je me sens interpellé.
La baie vitrée sur ma gauche me courtise.
Je devine qu’elle me fait de l’œil, afin que je lui
jette un coup d’œil !
Et voilà que je succombe à ses avances.
De tout son bâti, elle sourit sur le jardin, car en ce
moment, la luminosité du soleil a le vif éclat d’un
regard. Une ambiance sereine y vagabonde.
De tic en tac, les secondes se rident en minutes, et les
minutes vieillissent sagement en heures. Un calme singulier
paralyse le présent dans son continu, alors qu’un bonheur
à la mesure de l’instant qui se prolonge, s’établit lentement.
Il semble que la magnificence cherche à m’entourer.
Puis, je réalise, que ce n’est pas la somptuosité qui vient
vers moi, mais plutôt moi qui me dirige vers elle.
Curieusement, plus je m’approche d’elle, plus elle recule
ses limites. Comme si elle voulait me faire comprendre ce
qu’est l’infinitude.
L’immensément grand, qui semble l’opposée de
l’immensément petit, n’est en vérité, que son prolongement.
L’avant, l’après, et l’actuelle sont la même essence.
L’infini, peut-il s’éloigner de lui-même ?
Me voilà plongé dans le songe; ce monde où malgré nous,
nous passons plus du tiers de notre existence.
Là où l'univers nous ouvre les portes de toutes les possibilités.
Où, nous ne sommes plus étonnés de voir le proche bordé le
lointain, le réel s’unir à l’irréel, la matière devenir incorporelle.
J’écoute pour mieux voir et je regarde pour mieux entendre.
Une vibration se présente à moi, sa forme sinusoïdale et sa
couleur bleue translucide me charment.
Je me laisse glisser sur son arabesque, lorsque soudain, sa
physionomie me semble familière. Je me rappelle qu’elle a
souvent sollicité mon oreille. D’un sourire moqueur, elle me
pousse vers l’indéfinissable et je bascule aussitôt dans la
corporalité.
Celle-ci m’indique alors, que Pacha le chat patiente
impatiemment et miaule à tue-tête pour que je décroche de
mon rêve et que je lui donne enfin son petit lait du matin.
L’univers se plaît à s’inventer au
travers nos pensées et nos rêves!

Wawa l'imagicien rêveur.


Edité le 12-10-2007 à 22:46:19 par Wawa


l_Ange
   Posté le 04-05-2006 à 23:32:18   

Merci de nous faire rêver
Tao
   Posté le 05-05-2006 à 06:04:16   

Très belle musique. Bravo wawa!
Vicky
   Posté le 05-05-2006 à 06:39:13   

Merci beaucoup Wawa :-) que ferions-nous sans ces rêves.....:-)
Wawa
   Posté le 05-05-2006 à 14:29:26   

Ce que vous êtes gentils les amis!

Faire semblant jusqu’à… croire,
et croire… jusqu’à faire semblant.

Le matin est calme, le soleil frappe aux fenêtres.
J’entre dehors pour m’oxygéner les poumons,
et voilà que le printemps m’esquisse un sourire
et me prend la main pour aller faire une promenade
dans le parc près de chez moi.
Après quelques minutes de marche, je fais
connaissance avec un magnifique arbre
tout en fleurs. Comme il y avait, juste devant celui-ci,
un banc qui me regardait les bras grands ouverts, je
m’y suis assis, pour mieux admirer la grâce de cet arbre.

Soudain, du coin de l’œil, j’ai cru le voir bouger.
Je l’ai aussitôt regardé, mais il a fait semblant, que
c’était le vent. J’ai regardé le vent, or, il ne
bougeait pas d’un doigt, et il a feint que c’était le
battement des ailes d’un ange!
Mais, que faisait-il là celui-là?
J’ai fermé les yeux un instant pour mieux
me concentrer sur le tableau. J’ai soudainement
senti quelque chose se déposer dans ma main.
En ouvrant les yeux, je me suis rendu compte qu’il
s’agissait d’une feuille d’arbre sur laquelle on pouvait
distinguer toutes les fibrilles de vie.
J’ai à nouveau regardé l’arbre, mais il a encore fait
semblant, que c’était l’oiseau qui était perché sur une
de ses branches.
Puis, un parfum délicat est venu me titiller. J’ai aussitôt
regardé l’arbre, mais cette fois, il a feint que c’était le
joli bouquet de roses qui était à ses pieds, ou à son pied
devrais-je dire.
Finalement, je l’ai entendu dire:’’merci pour votre visite!’’
Une fois de plus, j’ai porté mon regard sur cet arbre
et il a encore fait semblant que c’était le renard au pelage
argenté qui passait par là.
Alors…alors, j’ai regardé résolument cet arbre
dans le blanc des branches, et j’ai fait semblant de
croire à ses faux-semblants…car si je lui avais laissé
voir que je ne le croyais pas, il aurait encore fait
semblant de me croire.
Juste avant de quitter, je l’ai entendu raconter à l’autre
arbre toute cette histoire.
Et l’autre arbre… a fait semblant de le croire!

Et vous, vous n’êtes pas obligé de croire à mon histoire!

Wawa l'imagicien rêveur.

Message édité le 05-05-2006 à 14:30:27 par Wawa
l_Ange
   Posté le 05-05-2006 à 18:34:51   

je vais faire semblant de ne pas y croire
Tao
   Posté le 05-05-2006 à 18:44:46   

Toujours très plaisant wawa. Deuxième page du panthéon de Wawa ouverte!
Wawa
   Posté le 12-05-2006 à 22:55:38   

Merci, 1_Ange, Tao et Quark.

Petit moment de détente...

Certains ne font pas ce qu’ils disent,
d’autres ne disent pas ce qu’ils font.

Certains ne pensent pas ce qu’ils disent,
d’autres, ne disent pas ce qu’ils pensent.

Certains n’ont jamais le temps de rein faire,
d’autres, s’ont toujours à rien à faire.

Certains parlent peu et font beaucoup,
d’autres, parlent beaucoup et font peu.

Certains cherchent toujours le bonheur,
d’autres le bonheur les trouve toujours.

Certains sont des gens pauvres,
d’autres, sont de pauvres gens.

Certains regardent passé le temps,
d’autres, le temps les regarde passer

Certains rient pour rien et pour tout,
d’autres ne rient pour rien du tout.

Certains parlent tout le temps,
d’autres n’écoutent jamais.

Certains écoutent et pensent,
d’autres pensent qu’ils écoutent.

Certains vivent de rêves,
d’autres rêvent de vivre.


Wawa l"imagicien rêveur

Message édité le 12-05-2006 à 22:57:42 par Wawa
Vicky
   Posté le 13-05-2006 à 06:51:30   

Merci Wawa :-)
l_Ange
   Posté le 13-05-2006 à 16:47:49   

L'incomparable Wawa
ou
Wawa incomparable...
Wawa
   Posté le 16-05-2006 à 17:05:02   

Quark, du Prévers à la Wawaienne devient du pervers !
Vicky merci pour le rayon de soleil.
1_Ange, spectateur à ses heures qui sème le bonheur.

Et pouquoi pas la la Devos!

Ce matin je suis allé faire quelques pas dehors.
Alors que je n’avais pas fait cent pas, un monsieur
me demande où j’allais de ce pas si alerte?
- C’est à moi que vous vous adressez? Ah, vous
m’excuserez si j’ai l’air un peu pressé, mais il faut
que je me rende nulle part.

-Voyons, il est impossible de se rendre nulle part!
-Mais certainement que c’est possible puisque je
m’y rends de ce pas.

-Alors, c’est où, dites moi?
-Là.
-Où ça là.
-Ici, là et là.
-Mais ici, ce n’est pas là, et là ce n’est pas nulle part!
-Bien sur que si, ce qui est ici est partout et ce qui
n’est pas ici est nulle part, c’est le simple Vedanta.

-Alors là, vous me perdez!
-Mais vous n’êtes pas perdu puisque vous êtes ici!
-Je ne veux pas dire perdu dans ce sens !
-A bon! Il y a un sens pour se perdre maintenant?
-Non! c’est votre histoire qui n’a pas de sens.
-Pourtant, ce que je vous dis est plein de sens.
-Bon! Je crois que nous n’allons nulle part de cette façon.
- Mais voilà, c’est là que je vous disais que je me
rendais, et… et vous m’avez accompagné!

Wawa l’imagicien rêveur.
l_Ange
   Posté le 16-05-2006 à 18:05:47   

Ouais! Ou allons-nous de ce pas....
Vicky
   Posté le 16-05-2006 à 19:34:51   

Je vous suis , ca l'air intéressant lolll
Tao
   Posté le 16-05-2006 à 20:41:47   

Suivre le fil, suivre le fil, suivre un régime ou un cours, suivre des yeux, celui qui ne va nulle part mais qui y va.
Il y va, c'est un bon gars! On dit de lui qu'il y va, le gars bon!
D'ailleurs son prof l'encourageait en ces termes:
-- Va! Gars bon!
Sur le fil du rasoir, il suis sa route. Suivi de ceux qui le précèdent, suivant à son tour, il suit le cours de l'eau.
l_Ange
   Posté le 16-05-2006 à 22:13:50   

Il y en a qui suivent des cours de récréations!
Wawa
   Posté le 17-05-2006 à 17:05:38   

On raconte que les bons comptes font les bons amis.
Mais en fin de compte, bien souvent, ce sont les bons
contes qui font les bons amis!

Ce matin, Pacha, le chat de Carême était
paresseusement enroulé dans un carré de soleil
près de la maison.
Tout à fait immobile, le nez bien camouflé dans sa
longue queue, les yeux fermés. Seules les oscillations
de son ventre, dues à ses ronrons étaient perceptibles.
Sans doute était-il à fomenter quelques espiègleries
qu’il allait nous servir en après-midi.
Soudain, le chant d’un cardinal, au plumage écarlate
comme la feuille de l’érable en automne, a brisé le
silence matinal.
Pacha a alors ouvert les yeux.
J’ai vu le soleil y entrer.
Le chat a refermé les yeux.
Le soleil y est resté.
Alors…
Alors, si vous rencontrez Pacha le soir, et que vous le
regardez dans les yeux, vous verrez deux petites billes
de feu qui vous fixent.
Il en a noblement hérité du soleil de la matinée.

Vicky
   Posté le 18-05-2006 à 06:39:25   

Merci beaucoup Wawa :-) très bien raconté :-)
Wawa
   Posté le 23-01-2007 à 21:16:03   

Vol au vent...

Je suis dans la bibliothèque, la fenêtre sur ma gauche,
baguenaude l’œil sur le vent qui porte dans ses longues
ailes, quelques feuilles qu’il a glanées aux arbres du parc.
Sans doute est-ce le seul moyen qu’a imaginé le vent pour
que nous lui prêtions attention. enfin!
Mais voilà que cela me remémore une matinée de l’été dernier,
où je m’étais assis dans un petit mirador du paradis, non loin
de chez moi. Le vent me tenait compagnie, et de temps à autre,
il passait ses longs doigts subulés dans le cendré de ma chevelure.

Soudain, il m’a bruissé à l’esprit quelques mots de poésie.
Ils étaient si jolis que j’en ai immédiatement encré quelques
pages de mon journal personnel.

Il a alors voulu donner vie à tous ces mots.
Il les a d'abord cajolés d’un léger frémissement de la main,
puis, il les a pris dans son souffle, pour les soulever bien haut
dans les nuages, où il les a disséminés.

Plus tard, lorsque je les ai retrouvés, en pluie de lettres il les avait
changés, pour les verser dans les prés et les champs.
Sans tarder, j’y suis allé, mais dans les rivières, elles avaient ruisselé,
et les poissons les avaient toutes dévorées.

Alors…
alors, en queue de poisson, cette histoire se termine,
et vous ne saurez jamais ce que le vent m’avait murmuré.
Tao
   Posté le 24-01-2007 à 06:05:42   

Wawa a écrit :

Vol au vent...


et vous ne saurez jamais ce que le vent m’avait murmuré.


ben ca c'est pas chouette!
Vicky
   Posté le 24-01-2007 à 06:46:16   

Ah ben zut alors lolll nenon pas de cachoterie là loll
Wawa
   Posté le 25-01-2007 à 21:57:39   

Quarkenciel Vicky et Tao, Wawa vous témoigne sa gratitude.

D'où vient l'atman?
Hier, après que la nuit eu descendu autour de la maison,
je me suis enrêvé, et un chérubin m’a alors fait un récit
bigrement mythique.
Il y a de cela fort longtemps disait-il, Dieu nageait dans le
silence absolu.
Voulant apprécier davantage ce silence, il eut l’idée divine
d’inventer le tic.
Alors, il fit jaillir du non manifesté son pinceau cosmique et
esquissa d’un geste aérien un magnifique tic.
Il vit immédiatement que ce tic sublime, donnait beaucoup
plus de relief au silence.
Mais il vit également que tout seul, le petit tic semblait
s’ennuyer. Alors, dans sa grande sagesse, il eu l’idée
divine de lui créer un petit frère, qu’il nomma tac.

Puis, Dieu contempla un moment ses deux créations,
et il réalisa stupéfait, qu’en donnant un petit frère à tic,
il venait du même coup d’inventer le temps .

Mais, encore une fois, il vit que d’un tic tac à l’autre,
le temps devenait de plus en plus confiné.
Alors, pour lui donner un peu de jeu, il créa l’espace.
Dieu prit alors un peu de recul pour admirer le tout,
et ex abrupto s’écria :''wawaouawww! je viens de créer
une dimension ! espace/temps
Enthousiasmé, il meubla cette dimension avec de la matière.
Puis, pour lui donner un peu de la vie, il y ajouta les végétaux
et les animaux.
Enfin, pour rendre son œuvre plus ingénieuse et la conscientiser
à elle-même, il y inséra l’ âme qu’il prit grand soins de cacher dans le cœur de l’humain.

L'atman est une rose que Dieu à fait
éclore dans le coeur de l'homme!


W@w@ l'imagicien rêveur .
Vicky
   Posté le 26-01-2007 à 05:26:25   

wowww Wawa j'ai bien aimé , tu nous tiens toujours au suspens
Tao
   Posté le 26-01-2007 à 06:39:10   

Je voudrais tant savoir qui est réellement wawa...
Wawa
   Posté le 26-01-2007 à 16:12:20   

Devrais-je passer au confessionnal?
Je serai absent pendant cinq levers de lune. À bientôt.
Osons le bonheur!
Vicky
   Posté le 26-01-2007 à 17:47:52   

Moi aussi j'aimerais bien savoir :-)je crois que c'est un homme entre 50-60 ans + ...:-)
l_Ange
   Posté le 27-01-2007 à 16:29:12   

C'est super ton conte Wawa. Bon voyage
Wawa
   Posté le 10-02-2007 à 03:39:00   

1-ange, Vicky, Tao, Quark

Portée disparue…

Vous avez vu, juste là-haut,
ces fils électriques ornés d’oiseaux.
Tout à fait magistral,
c’est de l’art musical.
Une véritable feuille de musique, inventée.
Cinq fils, telles les cinq lignes d’une portée.
Voyez comme c’est étrange
huits bruants et mésanges
qui dessinent une frange.
Leur position nous rappelle des notes.
Tiens, je vous les pianote.
mi, mi, mi, do... ré, ré, ré, si.
Vous avez reconnu? Mais si...
la cinquième de Beethoven
qu’ils vous offrent à la une.

Oups! une corneille se pose d’un tour d’aile.
Aussitôt, c’est le vide autour d’elle.
La portée
s’est vidée.
Ne reste plus qu’une clé de sol.
qui se retrouvera bientôt au sol.
Et toute cette fresque éthérisée
ipso facto s’est volatilisée..

Wawa l'imagicien rêveur
Vicky
   Posté le 10-02-2007 à 06:46:59   

Merci Wawa très beau :-)
l_Ange
   Posté le 11-02-2007 à 05:24:00   

Super comme toujours
Tao
   Posté le 11-02-2007 à 06:53:49   

Les fils électriques se trouvaient devenus portée par la présence des oiseaux.
Sont redevenu ce qu'ils étaient à leur départ...
Très beau.
Wawa
   Posté le 13-02-2007 à 15:55:02   

Merci à tous pour vos bons mots.
Puis-je vous prendre quelques instants?

Un jour, un artisan céramiste se rendait à pied au marché faire quelques
achats. Soudain, son regard fut attiré par le brasillement de reflets
lumineux au loin. Lorsqu’il fut assez près, il vit qu’il s’agissait
d’un miroir brisé en mille éclats. Le tout papillotait comme un diamant
au soleil. Il s’est penché pour prendre un petit fragment et à sa grande
surprise il a vu dans celui-ci le visage de sa voisine. Une personne toujours
souriante et d’une gentillesse remarquable.
Il a alors pris un autre fragment et il a vu le visage du son directeur
d’institution financière.Un homme janséniste, stressé, qui ne voit
que son travail. Dans une autre brisure, il a vu le visage d’un prisonnier
au regard torve. Puis, dans une autre, le visage de Wawa, un certain
ouaouaron fort volubile; puis celui d’une actrice, et ainsi de suite.
Alors, une idée rocambolesque lui est venue. Il a ramassé tous
les éclats du miroir et il les a rapportés chez lui pour en
faire une superbe mosaïque qui représenterait les visages du monde.
Ce sera la plus grande oeuvre de ma carrière pensa-t-il.
Ainsi, il a passé des semaines entières à tout rassembler cet immense
casse-tête. Lorsqu’enfin, quasiment exsangue, il plaça le dernier morceau,
un éclair, semblable à celui d’un appareil photo, l’a ébloui.
À sa grande stupéfaction, ce n’était plus des centaines de visages
qu’il voyait, mais un seul, le sien. Ainsi, la voisine était devenue son œil,
le prisonnier son oreille, le patron sa main, etc.
Refusant catégoriquement ce qu’il voyait, la grogne, lui a fait briser
à nouveau le miroir en mille reflets concassés.
Puis il a pris un morceau du miroir et en le regardant il a vu…

Wawa l'imagicien rêveur.

Tao
   Posté le 13-02-2007 à 17:43:20   

Son image?

Tu es magique wawa.
Vicky
   Posté le 14-02-2007 à 07:53:05   

wowwww quel magicien ce ti Wawa lolll merci :-)
stikan
   Posté le 14-02-2007 à 10:32:38   

Je ne sais pas ce que le céramiste y voit à la fin, jouons le jeu avec le vide que Wawa nous laisse, j'imagine ce que j'y verrai :

Après avoir regardé dans les fragments et y avoir vu le regard des autres face à moi, leur sourire ou leur crispation, après avoir rassemblé les morceaux et s'y être vu dans sa totalité sans le supporter, je verrai à la fin pourquoi je ne me supporte pas.

... c'est comme cela que je prend - aujourd'hui - le bel espace laissé par Wawa. Avouons que je reste sceptique quand même ne l'imaginant pas de ce pessimisme.
l_Ange
   Posté le 14-02-2007 à 14:30:26   

Merci Wawa, pour ce texte magique qui porte à la réflexion.
Tao
   Posté le 14-02-2007 à 20:49:46   

L'univers que nous dévoile pudiquement Wawa, je voudrais mieux le connaître.
Mais avec subtilité il nous le dévoile.
La patience est indispensable.
Wawa
   Posté le 20-02-2007 à 02:15:21   

Merci. Vicky, 1_ange, et Quark.
stikan, fait mouche.
Tao, je vais bientôt passer par le confessionnal!

Bon, encore une petite réflexion!

Haro sur le devenir.

Nous sommes bercés par un refrain
Notre demain est devenu incertain.
De lourds nuages menacent tout autour.
La finitude a vêtu ses beaux atours.
Elle nous courtise
et nous fait la bise.
L’Oeuvre fait signe à l’homme.
Elle a actionné son impitoyable métronome.
Or, il ne voit pas l’heure.
Il a regard ailleurs.
Trop occupé à prospérer.
Trop occupé à se contempler.

Mais, ainsi qu’au printemps dans le ciel
nous arrivent moult hirondelles
ventre comble d’intentions nouvelles
jaillirons de nouveaux enfants ayant pour but
de briser cette voie sans issue.
D'abord, on les dira rêveurs
puis on écoutera leur cœur.
Ils seront une bouffée d’air
pour cette nature à bout de nerfs.
Saurons-nous leur dire merci
pour avoir rédimé notre paradis?
Je crois bien que si.
Ne demandons pas à la nature
collaborons avec elle
elle nous le rendra
.

Wawa l'imagicien rêveur
l_Ange
   Posté le 20-02-2007 à 16:44:18   

Merci Wawa
Tao
   Posté le 20-02-2007 à 17:55:16   

Il est peut-être salutaire d'oublier la mort quand on sait qu'elle existe?
Wawa
   Posté le 11-04-2007 à 00:59:50   

Avec beaucoup de retard, je vous dis merci 1_Ange et Tao.

Avertissement!
L’histoire qui suit comporte de longues tergiversations et pourrait ne pas convenir aux personnes mordues de la tarentule. Si tel est votre cas, mieux vaut vous abstenir.

Il y a de cela plusieurs années, par un soir de juillet, alors que la température était clémente et que la nuit était claire, je suis allé faire une promenade dans le parc près de chez moi.
Je suivais l’allée principale et à un certain moment, j’ai croisé un sentier rocailleux que le bleu sélénien rendait mystérieux et séduisant.
Une indicible tentation de m’y engager s’est emparée de moi.
Après quelques minutes de marche, dans ce bleu feutré de nuit,
j’ai entendu le chuchotis d’une voix. J’ai regardé autour de moi
pour savoir qui me parlait, mais il n’y avait personne.
J’ai donc poursuivi ma randonnée.
De nouveau, un murmure s’est fait entendre: ''Tu y es presque!".
Je me suis arrêté net.
Mes yeux balayaient de tout côté. Puis, très lentement, j’ai fait quelques pas. Sur ma droite, j'ai entendu un bruissement de feuilles. J’ai jeté un regard rapide, et juste au même moment, j’ai trébuché sur le sol. Est-il besoin de dire que le cœur battait en chamade.
Plus de peur que de mal. Je n’avais pas remarqué une légère dénivellation du terrain; ce qui m’avait valu cette chute.
Une dizaine de mètres plus loin, j’ai aperçu une frêle silhouette lumineuse assise sur une grosse pierre cristalline. En m’approchant, j’ai constaté qu’il s’agissait d’un homme vêtu en Pierrot.
Assez inusité!
Son visage d’un blanc de porcelaine était magnifié d’un regard affable. Lorsque je suis arrivé près de lui, il m’a dit : "je t’attendais visiteur."
Il m’a fait un léger sourire, puis a gardé un moment de silence.
Ensuite, il a placé les mains devant lui, à la hauteur de la ceinture, les paumes vers le haut. Il a bougé rapidement la main gauche, et un petit boîtier de verre translucide y est apparu.
Avec la main droite, il a formé une écuelle, puis il a regardé la lune quelques instants. Ex abrupto, elle a versé un peu de lumière opaline dans sa main, la remplissant à ras bord. Il a levé cette main au-dessus de sa tête et ensuite il l’a penché légèrement. La lumière de lune a aussitôt instillé doucement dans le petit boîtier de verre, qui était plus bas, dans son autre main.
Puis il a tendu le bras pour m’offrir le boîtier de verre.
Après quelques moments d’hésitation, j’ai tendu la main pour qu’il y place l’écrin. Juste au moment où il allait le déposer, celui-ci a brusquement passé au travers ma main et a disparu.
L’inconnu m’a alors fixé dans les yeux et il a transmis sa pensée directement à mon esprit. J’ai concomitamment compris qu’il pouvait scruter mes pensées, même les plus cryptiques.
‘’Aaah…! De toute évidence, tu doutes systématiquement!’’ dit-il.
"Laisse donc s’éveiller en toi le magicien qui sommeille.
Il est bien là, mais tu as fini par oublier. Écoute ce qu’il cherche à te dire.
Le plus grand défi que tu aies pu trouver à relever, était de faire l’expérience dela densité. Tu as donc choisi ce monde, car c’est le lieu idéal pour le faire.
Mais une fois plongé dans la matière, tout te semble si réel, qu’avec
le temps tu en viens à t’identifier à elle. Tu en viens à croire que tu es ton corps.
C'est là le plus grand tour de magie et la plus totale illusion que l’égo n’ait jamais réussis.
Mais une fois que ce corps sera désossé, que restera-t-il?’’
J’étais en pleine velléité.
À nouveau, une pensée s’est imposée à mon esprit :
’’te voilà encore en plein doute…Ce diamant que tu as façonné toutes ces années, si beau soit-il, n’aura jamais d’éclat s’il est tenu loin de la lumière.’’
Puis, il garda un long silence.
Ensuite, il a de nouveau bougé rapidement la main et le petit boîtier a réapparu.
Il l’a déposé au sommet de la pierre sur laquelle il était assis un peu plus tôt. Il a alors de nouveau regardé la lune.
Juste à ce moment, un halo s’est formé autour de lui. Et doucement, cette luminescence, s’est introduite dans le boîtier magique, qui, au même instant, est devenu étincelant comme notre étoile polaire.
J’ai bien tenté de le prendre, mais une fois de plus, mes doigts ont glissé au travers.
J’ai regardé la lune, elle n’y était plus! Est-ce possible?
De retour chez moi, j’ai encré mon journal de cette expérience pour en garder souvenir. Puis, je me suis dirigé dans la chambre à coucher, et à ma grande stupéfaction, le petit coffret était sur la table de chevet, tout rutilant.
Je me suis précipité pour la prendre. Mais, il était toujours inaccessible. Il en fut ainsi plusieurs années.
Tous les jours je tentais de le saisir, mais, inlassablement son accès m’était interdit. Pire, lorsque je devenais exaspéré, il disparaissait complètement. La prière, les bonnes actions, l’altruisme; rien de tout cela ne me rendait le coffret accessible.
Puis un soir, alors que j’écoutais une sonate de Beethoven interprété par Glenn Gould, un flash m’est venu.
Et si ce coffret était…
Est-ce possible!!!
J’ai aussitôt cavalé dans la chambre. Le coffret scintillait légèrement. Je me suis dirigé vers lui, et comme je plaçais la main sur le couvercle...ssssssssssst!

En nous existe le non manifesté!
Wawa l’imagicien rêveur.
Vicky
   Posté le 11-04-2007 à 06:05:25   

Merci bien Wawa :-)
Tao
   Posté le 11-04-2007 à 06:35:24   

Toujours magique wawa... de plus en plus même.
leclesiaste
   Posté le 11-04-2007 à 09:25:32   

Wawa, je vais être obligé de vous vouvoyer pour marquer le respect que vous inspirez, ou que vous devriez inspirer à tous.
Votre approche est originale et agréable, juste et pourtant complètement irréelle.
Wawa
   Posté le 12-04-2007 à 01:31:07   

Vous avez eu la patience?
Merci Vicky et Tao.
Bienvenue leclesiaste, mes respects!
Oui, c'est tout à fait irréelle.
Et c’est bien là ce que je cherche, car c'est l’émergence de l’intention.
l_Ange
   Posté le 12-04-2007 à 17:03:59   

Wawa a une vision de la vie en lien direct avec la nature. Ses propos nous interpellent et nous obligent à voir les choses différemment. Avec le temps, il a une influence sur notre vision des choses. Il nous permet ainsi d’améliorer nos relations humaines.
Wawa
   Posté le 13-04-2007 à 20:49:04   

1-ange, vos louanges ont créé du bonheur.
Comme la nature retourne toujours l’ascenseur,
ce bonheur vous sera largement rendu
le moment venu
Wawa tente de discipliner son ego afin de ne plus être sensible
à la critique ou à la louange; vous venez de le faire chuter!


En ce vendredi, voici un riquiqui ou rikiki si vous préférez.

Petite cabriole en noir et blanc.

Madame Leblanc, une Noire, vêtue de blanc, promène son joli
chien noir sur le trottoir blanc.
Monsieur Lenoir, un Blanc, vêtu de noir, promène son joli
chien blanc sur le pavé noir.
Soudain, le chien noir de madame Leblanc montre ses crocs blancs
au chien blanc de monsieur Lenoir.
Aussitôt, il s’en suit une chamaille.
Dans un tourbillon, on pouvait voir, une boule blanche, puis une
boule noire; une boule blanche, et encore une boule noire.
Puis dans la tourmente, une boule grise, car on ne pouvait plus
distinguer le blanc du noir.
Madame Leblanc a piqué une colère noire, alors que monsieur
Lenoir était blanc de peur.
C’est de cette façon que le joli chien blanc de monsieur Lenoir est
devenu la bête noire de madame Leblanc, alors que le joli chien noir
de madame Leblanc a fait passer une nuit blanche à monsieur Lenoir.
Et,ainsi tombe le rideau sur ce petit calambour noir cousu de fil blanc.

Wawa l’imagicien rêveur .
l_Ange
   Posté le 14-04-2007 à 01:02:34   

Merci
Vicky
   Posté le 14-04-2007 à 03:53:07   

Merci :-)
Tao
   Posté le 15-04-2007 à 15:25:43   

Jeux de mots qui ne sont pas des maux!
Wawa
   Posté le 16-04-2007 à 19:45:48   

Merci les amis/es.
En ce lundi neigeux...

Ce matin, je me promène sur la grande galerie de la nature,
car elle y expose quelques-unes de ses œuvres d’art.
Elle neige sur neige. Son manteau étant devenu écru, elle a
sans doute voulu l’étamer d’une nouvelle couche opaline.
Tout est calme et silence comme lorsque nous entrons dans
une église. Même les arbres retiennent leur souffle pour ne
pas briser le charme.
Les flocons, qui généralement aiment bien danser la farandole
en tombant, se laissent porter par les molécules d’azote et
d’oxygène avant de se déposer discrètement sur tout
ce qu’ils trouvent.
Sur un banc de parc, à portée d’ouïe, une jeune dame et un
sexagénaire discutent. Le monsieur lui dit :’’ cela se passait
à la ferme par un jour de grand froid. Une poule brune quelque
peu condescendante qui se trouvait près d’un canard, lui dit :
'' cher palmipède aquatique, nous avons un froid de canard
ce matin
.’’
et le canard répondit à la poule :'' en effet chère caquetante,
et je dirais même que cela nous en donne la chair de poule
.’’
À quelques pas de là, mon attention est attirée par un splendide
pin sylvestre que le soleil met en surbrillance. Il me tend ses
longs bras alourdis d’une neige aussi blanche que le lis. Je
m’approche, car il semble vouloir communiquer avec moi.
Je remarque qu’il tient à bout de bras, juste sur la pointe des
aiguilles quelques cristaux de neige fraîche. Je me penche
pour mieux voir, aussitôt, je me sens griser par son arôme
bien particulier. Il me montre alors toute la gracilité de la
lumière du soleil qui est irisée dans ces quelques cristaux
de neige qu’il porte sur ses d’aiguilles.
Ainsi plongé dans cette féerie de couleur, je me laisse bercer du
rouge au violet, pendant un bon moment. Je réalise alors que j’ai
devant moi un tableau du grand maître. Je m’étonne que l’œuvre
ne soit pas signée.
Je prends donc une aiguille du pin, je l’encre de sa résine pour
inscrire un nom tout au bas du tableau, lorsqu’à ma grande
stupéfaction je constate qu’il y a déjà une inscription qui se
lit ainsi :
«cette œuvre a pour nom «Arc-en-neige», seulement ceux qui
regardent avec les yeux du cœur pourront voir cette insculpation.»


Wawa l'imagicien rêveur.
Tao
   Posté le 16-04-2007 à 19:56:02   

Inventeur, véritable poète. Ecrivain au talent authentique.
Wawa, tes écrits sont réellement nouveau et géniaux.

Merci encore.
l_Ange
   Posté le 16-04-2007 à 23:22:29   

Moi qui pestais contre cette nouvelle tempête de neige! Me voilà tout heureux de lire ton texte. merci pour ta magie.
Vicky
   Posté le 17-04-2007 à 05:48:55   

très beau texte Wawa :-) merci de nous faire rêver:-)
Wawa
   Posté le 17-04-2007 à 17:33:24   

A ce que je vois, il y a des fidèles lecteurs. Merci bien.

Tenez, en ce mardi, une réflexion!

Nous émanons d’un monde lénifiant!

Un jour, j'ai fait la rencontre d’un escargot qui m’a mené
jusqu’à notre monde quantique.
La petite bête semblait faire sa balade quotidienne. Après
avoir observé l’hélicidé un certain temps, je lui ai donné le
nom de largo, vu la lenteur avec laquelle il se déplaçait.
Puis, je me suis dit que si je me promenais avec une maison
sur le dos, je serais probablement fort lent dans mes
déplacements moi aussi… Bon enfin!
J'ai fait un pas juste devant ce cher largo pour lui souhaiter
le bon jour, et le bougre a cru fermement que je venais de lui
apparaître.
J'ai alors fait un pas, juste derrière lui. Même phénomène;
il a cru que je venais de me désintégrer. Je suis donc revenu
à nouveau devant lui et tout ahuri, il m'a demandé si j'étais un
magicien.
Je lui ai expliqué que tout cela n'était qu'une simple illusion
due à son système nerveux qui était fort différent du mien.
Ses neurones sont si longs à détecter les signaux extérieurs
que tout mouvement qui dure moins de trois secondes n'est
tout simplement pas perçu.
D'où, cette illusion de magie pure où je peux apparaître et
disparaître subitement. Qui plus est, il ne perçoit pas non plus
les senteurs. Vous imaginez tous ces arômes dont il n'a même
pas conscience!
Mais, le pauvre escargot ne semblait pas du tout comprendre
ce que je lui expliquais. Je lui ai donc fait mes salutations
avant de poursuivre mon chemin. J'espère bien qu'il ne finira
pas dans une assiette de porcelaine, rehaussé d’un coulis de
beurre à l'ail!
De retour chez moi, une pensée est venue me titiller l'esprit.
Nous aussi, nous vivions dans l'illusion. Le monde matériel
que nous considérons comme parfaitement réel, n'est aussi
qu'une illusion!
À l'instar de largo, ce sont nos sens qui nous empêchent de
voir le monde quantique dans lequel nous baignons! Ce monde
de vibrations, où lumière et obscurité se succèdent des milliers
de fois trop rapidement pour que nous puissions les enregistrer.
C'est comme au cinéma, le film comporte 24 images par
seconde et bien entendu 24 moments d'obscurité (chaque fois
qu'une image s'efface pour être remplacée par une autre.) Notre
cerveau est incapable de percevoir ces 48 changements en une
seule seconde, et c'est ainsi que se crée l'illusion du film.
Si nous augmentons cette vitesse des milliers de fois, comme
dans le monde quantique, nous pourrions bien comprendre la
nature illusoire de ce cinéma que nous appelons la vie. Partant,
nous existons bien vous et moi sous forme de photons clignotants,
chaque éclair étant séparé par un instant d'obscurité. Bien que nous
ne le réalisions pas, notre corps est un pulsar. Nous apparaissons
puis disparaissons à chaque instant et à longueur de temps.
Est-ce parce que nous sommes un peu largo que nous ne le
réalisons pas?
Mais alors, qu'elle force peut bien orchestrer tout ce spectacle
lumière?
Écoutons la vie!
Wawa l’imagicien rêveur.
Tao
   Posté le 17-04-2007 à 18:19:42   

Je veux bien penser que la formidable culture de wawa, son immense talent de chef d'orchestre, sa maitrise des mots, son don de conteur, tout cela soit éphémère.
Mais une illusion? Certainement pas! Bravo, encore.


Vicky
   Posté le 18-04-2007 à 01:29:35   

en tout cas je en me fatigue jamais de lire ce charmant Wawa :-) de phrase en phrase toujours émerveillée :-) gros Merci :-)
stikan
   Posté le 18-04-2007 à 22:22:57   

Wawa paraît authentique, il a semble t'il une vision qui n'est pas conditionnée, pas corrompue par le monde des hommes. C'est je pense très rare et ça fait vraiment très envie.

Je n'insiste pas car il nous indique aussi quelquepart qu'il cherche la voie pour dissoudre l'égo et que les éloges peuvent avoir des effets perturbateurs - mais je me retiens beaucoup !
l_Ange
   Posté le 19-04-2007 à 02:09:47   

Merci. Une autre façon de voir la vie et nos limites.
Wawa
   Posté le 20-04-2007 à 21:05:18   

Le printemps est venu me voir...

Dès mon réveil, l’émergence du jour m’a souhaité la bienvenue
à son bord. Comme le soleil frappait aux fenêtres, je n’ai point
tardé à entrer dehors. J’ai alors aperçu le printemps assis sur le
perron. Il semblait m’attendre pour que j’aille avec lui. C’est
ainsi que nous sommes partis main dans la main, dans le petit
matin.
En passant devant la rivière, il a vu que celle-ci était encore
couverte d’une glace opiniâtre. Il l’a alors fracassé de son
pied, pour qu’enfin, l’eau puisse se souvenir de l'envoutante
tiédeur du soleil.
Sur la rive, un immense saule, dont les branches inférieures
ont été alourdies par le poids de l’hiver, sont maintenant à
fleur d’eau. Ils caressent ainsi la rivière, comme une mère
cajole son enfant.
De sa main gauche, il a accroché des bourgeons aux arbres.
Aussitôt l’oiseau est venu s’y poser et a chanté une cantate
réservée à l’oreille attentive.
Puis de sa main droite, il a fait un peu de vent pour redresser
les herbes indolemment couchées dans les champs.
Un érable argenté, devant lequel nous passions, m’a invité
à goûter le philtre de vie qui coule dans son sein. Son goût
légèrement édulcoré en fait un nectar digne des dieux.
Un peu plus loin, nous avons surpris un jardin qui semblait
tout heureux de se caler dans les chauds rayons du soleil.
Nous avons rapidement continué notre chemin pour ne pas
briser son intimité matinale.
Juste au pied de la montagne coupée, le printemps m’a fait
remarquer quelques bou…
Bon, je m’arrête ici, car je ne voudrais pas devenir trop lourd.


Wawa l'imagicien rêveur

Message édité le 13-06-2007 à 04:57:02 par Wawa
Vicky
   Posté le 22-04-2007 à 05:19:08   

la suite , la suite stplait lolll :-) merci !
leclesiaste
   Posté le 05-05-2007 à 18:01:16   

Du très bon monsieur. Mais aussi du facile.
Heureusement, très peu. Et il faut bien se reposer un peu...
Wawa
   Posté le 08-06-2007 à 02:39:07   

Le cœur de Vicky sait gobichonner le bonheur.

M’sieu leclesiaste; c’était du larvaire phosphoré…

L’instant qui se prolonge…

On le prénomme Simon
un monsieur de bon ton.
Cela s’est passé il y a plusieurs années,
un instant qu’il n’a jamais pu oublier.

Alors qu’il marchait sur la rue,
il a croisé une mystérieuse inconnue.
Sa beauté était à l'instar d’un rubis
et il en a été radicalement ébloui.
Une charmante demoiselle
ayant à la main une ombrelle
voilà tout ce qu’il savait d’elle.
Elle était aussi extatique
qu’une ligne de musique.
Son regard avait la douceur du miel.
Comme elle avait dû contempler longuement le ciel
pour que ses yeux
revêtent un tel bleu!
Dès qu'elle fut passée,
il s’est prestement retourné
pour la regarder s’éloigner.
Voulait-il ainsi, tréfiler le moment
encore un peu de temps?
Discrètement, son doux parfum de monoï
s’est exhalé jusqu’à lui.

Puis, il n’a jamais revu
cette énigmatique inconnue.
C’est ainsi que depuis,
même lorsqu’il fait gris
en ces jours de pluie
jamais il ne s’ennuie,
car bien enraciné en lui
une anamnèse revit.
Celle du souvenir de ces yeux bleus
qui un jour sur le trottoir
ont mis le feu à sa mémoire,
et qui, en plus de le rendre heureux,
ont empreint son cœur
d’un impérissable bonheur.

L’instant qui se prolonge…
un passé qui compose le présent
et qui propose l’avenir.

Wawa l’imagicien rêveur.

Message édité le 13-06-2007 à 04:57:41 par Wawa
Vicky
   Posté le 08-06-2007 à 06:21:31   

Bravo et merci Wawa
Wawa
   Posté le 23-06-2007 à 04:16:34   

Chère Vicky, toujours assise dans la première rangée! Merci.

Assis sur un banc de parc, sous le couvert de quelques
tilleuls, je me suis laissé aller vers cette menue variation
en wawa mineur, d’un brin de fille de cinq ans du nom de
Kamille, qui demeurait, en rase campagne.
Tous les printemps, ses parents mitonnaient un petit jardin,
et bien entendu, ils lui réservaient toujours un carré de soleil,
bien à elle, où elle semait ce qui lui souriait.
Un jour, alors qu’elle sortait tout juste du lit, Kamille courut
dire à sa mère qu’elle avait vu dans son rêve ce qu’elle devait
semer.
-''Ah oui, et qu’est-ce que ce sera?’’ demanda-t’-elle.
-''Je vais semer une ampoule électrique.’’
-''Quelle étonnante idée!’’ lui répondit-elle.
''Et que crois-tu pouvoir récolter?’’
-''Eh bien, une jolie fleur qui s’illuminera toute la nuit!’’

Ainsi, tous les jours, elle allait demander un peu d’eau à
la rivière de l’autre côté de la route. Et là, elle formait une
écuelle avec ses mains d’enfant et y glissait toute l’eau que
celles-ci pouvaient contenir.
Sitôt fait, elle s’empressait d’aller verser cette eau sur l’ampoule
qu’elle avait précieusement mise en terre.
Bien entendu, à la fin de l’été, rien n’avait poussé, et, avec le
temps elle a fini par oublier son projet d’enfant.
Puis, dans la grisaille d’un lundi matin, la jeune fille, devenue
adolescente, est partie vivre à la ville avec ses parents.

Et, vingt longues années se sont écoulées.
Un samedi d’automne, alors qu’elle vivait une période difficile, et
qu’elle s’ennuyait, son cœur d’enfant lui a suggéré d’aller visiter le
village où elle avait passé sa prime jeunesse.
Elle enfila son blue-jean et un pull-over et partit pour retrouver sa
banlieue d’enfance. Rendu sur place elle ne reconnut d'abord pas
grand-chose, car il y avait à présent beaucoup de maisons et de rues
nouvelles. En regardant bien, elle aperçut enfin le cours
d’eau où elle allait puiser son eau, et aussi, le vieil orme qui se trouvait à proximité de son jardin.
Elle s’y rendit au plus vite, et juste à l’endroit où elle faisait son
jardin, elle vit avec étonnement, que son rêve s’était réalisé.
Une fleur lumineuse avait poussé, et celle-ci fleurissait toute la
nuit.
Sa jolie fleur avait pour nom, lampadaire.
''Sachons écouter, le plus souvent, c’est le bonheur qui nous le raconte…''


Message édité le 23-06-2007 à 04:31:20 par Wawa
l_Ange
   Posté le 23-06-2007 à 05:27:11   

Merci
Tao
   Posté le 23-06-2007 à 06:05:31   

Merci wawa. Tes écrits font du bien lorsque la tristesse ou la lassitude nous envahit.
Vicky
   Posté le 23-06-2007 à 06:36:04   

oh oui c'est vrai Tao , il illumine notre coeur :-).. merci Wawa :-)
Tao
   Posté le 23-06-2007 à 16:35:51   

Plus j'y repense, et plus ce texte m'interpelle... Bravo, vraiment.
Wawa
   Posté le 23-10-2009 à 04:07:14   

Croire en soi…

L’été dernier, Cognac un magnifique matou aux yeux verts-émeraude
et au pelage fauve comme on en voit peu souvent, m’a démontré qu’il
nous était possible de franchir ces limites que nous nous construisons
avec les années et qui nous conduisent invariablement vers
l’asservissement.
C’est un félidé qui en plus d’exhiber une fierté de tigre, est un redoutable
prédateur, unanimement respecté par ses congénères.
Toutefois, son habileté et son courage notoire sont à la mesure de son
indolent farniente.
Souvent en après-midi, le soleil, personnage plus d’une fois reconnu pour
ses impertinences, s’approprie d’une partie du balcon avant, pour y étaler
quelques gerbées de ses rayons. Tout ceci, à la grande satisfaction de Cognac
qui étant d’un imaginaire extatique, adore aller se tapir dans ce petit ilot
caraïbéen pour y musarder tout en prenant un bain de soleil.
Mais voilà que Brutus un berger allemand venant de l’entourage immédiat,
prend un malin plaisir à venir le sortir de son sommeil, pratiquement tous
les jours.
Fatigué de ces échauffourées stériles, un jour Cognac eut l’idée d’aller faire
sa sieste non pas sur, mais sous le balcon. Comme celui-ci est frangé d’une
petite rambarde, il a présumé que cela lui apporterait une certaine protection.
Il s’est donc assoupi paisiblement le long de cette rampe se croyant enfin
à l’abri.
Juste à quelques pas, la fenêtre du salon était grande ouverte.
Comme il était trois heures pile, le coucou de la grande horloge qui aime bien
faire ses vocalises toutes les heures s’est mis à chanter à tue-tête.
Ceci a bien évidemment sorti Cognac de son sommeil.
À cette heure de la journée, le soleil se glissait entre les barreaux de la rampe
du balcon, ce qui dessinait des rayures sur la belle toison couleur cognac du chat.
Comme il n’était pas tout à fait réveillé, il a cru en voyant les stries sur son
pelage qu’il était devenu un tigre.
Un sentiment de fierté et de puissance s’est soudainement emparé de lui.

Juste au même moment, Brutus qui avait sans doute flairé une bonne
occasion avançait lentement sous les marches pour aller lever sa proie.
Cognac habillé de sa parure royale de tigre et armé de son regard de prédateur
s’est rué sur le chien en rugissant et en feulant tant et si bien, que le pauvre
Brutus voyant toute la détermination dans les yeux de Cognac a cru qu’il avait
véritablement affaire à un tigre. Il a illico battu en retraite la queue bien basse.

Une fois l’incident passé, et ayant repris contact avec la réalité, Cognac a réalisé
que c’était bien lui, le chat qui avait chassé ce chien et non le tigre qu’il a cru
être pendant un moment.

Toute cette longue histoire pour montrer que juste là, bien enfouit dans les
entrelacs de notre mémoire existe un pouvoir insoupçonné qui lorsque le
moment est venu, voit le jour tout naturellement, sans que rein, mais alors
rien ne puisse le museler.
Pour certains, cela s’appelle avoir la foi.
§ W@W@ l'imagicien rêveur §
l_Ange
   Posté le 23-10-2009 à 04:59:45   

Merci pour ce beau texte qui fait réfléchir
Tao
   Posté le 23-10-2009 à 05:59:32   

C'est souvent vrai. La détermination est un facteur décisif de survie ou de victoire.
Mais la victoire de ce chat est un malentendu...
Papy39
   Posté le 23-10-2009 à 16:59:11   

BONJOUR wawa

Honte à moi, je viens seulement de découvris ces magiques textes & poèmes ,
-----Merci pour tes écrits, oui bravo, je lis & relis, cela m'interpelle.

Vicky
   Posté le 23-10-2009 à 18:44:23   

les plus gros ne sont pas les plus forts lolll les raleurs non plus , on s'habitue à les entendre lolll

merci wawa pour le joli texte:-)
Wawa
   Posté le 23-10-2009 à 19:11:04   

Merci bien 1-ange , ces textes ne sont pas de moi...
ils viennent de votre monde angélique !!!

Papy39 , vous avez gardé vous yeux d’enfants…
Ce sont ceux qui nous font faire les plus beaux voyages.

Vicky , les râleurs sont rarement accoucheurs!

Tao , merci de ton appréciation. Tu vois je ne crois
pas que ce soit un malentendu. Nous avons tous
en nous un courage qui nous donne un pouvoir
quasi sans fin, mais nous refusons d'y croire.
C'est justement pour cette raison qu'il ne manifeste pas.
Récemment j'ai vu un chat s'en prendre à un ours
qui était venu sur la galerie de la maison et il a
fait battre l'ours en retraite.
Tu te souviens de Rosa Parks. Cette femme de race noire
qui en 1955 a refusé de céder sa place dans un autobus
parce qu’elle était noire. Quand est venu le moment de
faire preuve de courage, elle n’a pas eu besoin de le
chercher, car il était déjà là en elle.
Au lieu d'entretenir un cauchemar d'impuissance, elle a
laissé jaillir la sculpture de la vérité qui dormait en elle.
Bonne journée, pleine de petits bonheurs.
Tao
   Posté le 23-10-2009 à 20:08:15   

Pourquoi dis-je un malentendu?
Parce que le chat rêvait.
Parce que le chien était moins déterminé.
Un ours déterminé face à un chat déterminé, et nous avons un chat mort.
Wawa
   Posté le 24-10-2009 à 00:50:56   

Nous ne voyons jamais les choses telles quelles sont
Nous les voyons telles comme nous sommes.
Tao je me trompe peut-être, mais il me semble que
tu es en train d’entrer dans les rangs.
Ces symboles de courage et de foi dont je te parle
ont été utilisés par les Français lors de la révolution,
par les Chinois lors de la manifestation place
Tiananmen en 1989, par un certain Bill Gates, qui
n’a pas attendu un diplôme, et la sécurité qui en
découle, pour rêver et croire qu’il était possible de
doter chaque foyer d’un ordinateur.
L’incertitude…voilà une terre fertile pour la cautèle.
Nous continuerons à croire que nous n’avons pas de
pouvoir tant et aussi longtemps que nous persisterons
à nous analyser, à accorder trop d’attention à nos peurs.

L’univers ne nous a pas inventés pour que nous soyons
ordinaires, il a mis à notre disposition des lois qui nous
permettent de transformer le monde dans lequel nous vivons.
À nous de les exploités.
Fait de beaux rêves
l_Ange
   Posté le 24-10-2009 à 05:15:35   

oui effectivement nous avons souvent peur d'avoir peur...
Tao
   Posté le 24-10-2009 à 06:32:48   

Donc d'après vous, un ours déterminé face à un chat déterminé donne un ours mort?

Ceci étant, bien sur que je rentre dans le rang.
Mon imaginaire est toujours aussi fertile, mais j'ai appris (à mes dépends) que chaque chose a une place.
L'imaginaire est par définition différent de la réalité.
Je vais donner un exemple, mais je vous en conjure ne m'en veuillez pas, je suis d'humeur badine:

L'imaginaire, c'est croire qu'on a une grosse quéquette.

La réalité vient quand on prend une douche avec les copains après un match de foot -ou de rugby pour moi-.

L'exemple est un peu osé, mais parlant pour moi. Croire qu'on en a une grosse ne fait pas augmenter son volume...

Citation :

Nous ne voyons jamais les choses telles quelles sont
Nous les voyons telles comme nous sommes.

C'est vrai. Mais pour le cas de la quéquette, un simple mètre ruban peut lever le doute.

Citation :

Ces symboles de courage et de foi dont je te parle
ont été utilisés par les Français lors de la révolution,
par les Chinois lors de la manifestation place
Tiananmen en 1989


La révolution française s'est terminée dans un bain de sang. Les révolutionnaires ont quasiment tous été assassinés, et le tout à accouché d'un des plus grands tueurs de la planète, Napoléon.
L'époque intermédiaire fut appelé "la terreur".

Pour l'étudiant chinois, combien sont morts sans caméra pour un spot de propagande anti communisme?

Citation :

L’univers ne nous a pas inventés pour que nous soyons
ordinaires, il a mis à notre disposition des lois qui nous
permettent de transformer le monde dans lequel nous vivons.


L'univers ne nous a pas inventé. L'univers n'a pas d'âme et n'a aucune volonté. Nous sommes une composante de l'univers, comme la soupape N° 2 fait partie d'une voiture.
Nous n'avons aucun dessein. Pourquoi en aurions-nous un?
Papy39
   Posté le 24-10-2009 à 12:10:19   

Bonjour Tao : tu dis --------
L'univers ne nous a pas inventé. L'univers n'a pas d'âme et n'a aucune volonté. Nous sommes une composante de l'univers, comme la soupape N° 2 fait partie d'une voiture.
Nous n'avons aucun dessein. Pourquoi en aurions-nous un?

La vie n'est ni mystère ni fardeau. C'est un voyage à la rencontre de l'Être, un miroir où se reflété la lumière de l' Amour. Tout homme & toute femme peuvent accomplir cette rechercher, non dans l' expiation et la souffrance, mais dans la dignité et la gratitude vis-à-vis du don reçu
Auteur : Luis Ansa
Tao
   Posté le 24-10-2009 à 12:32:05   

Le don reçu. De qui?
Mamy42
   Posté le 24-10-2009 à 12:37:14   

Bonjour à toutes & tous .

Je lis actuellement des auteurs : Shakti Gawain & laurel king :
voici ce qui m' interpelle :

Les physiciens découvrent actuellement ce que les métaphysiciens proclament depuis des milliers d'années : la matière, en apparence solide , est en réalité faite d'énergie. Si nous regardons un objet solide à l'aide d'un microscope puissant, nous voyons un nombre infini de petites particules en mouvement. Si nous examinons de prés l'une de ces particules, nous découvrons qu'elle est faite de particules encore plus petites et ainsi de suite.
C'est un fait : tout ce qui est physique est fait << d'énergie <<, que nous pouvons aussi
appeler << esprit<< ou << univers << .

La science moderne confirme donc l' ancienne affirmation métaphysique selon laquelle la forme est une création de l'esprit.

Tao
   Posté le 24-10-2009 à 12:47:31   

Nous sommes complètement d'accord sur ce point Mamy
Papy39
   Posté le 24-10-2009 à 14:42:43   

De qui ?

<< De la Lumière << << de la <Puissance << << du Créateur << << de Dieu <<

<< de l' Univers << tout cela celons sa propre croyance !!!

Tao
   Posté le 24-10-2009 à 14:50:49   

Papy39 a écrit :

De qui ?

<< De la Lumière << << de la <Puissance << << du Créateur << << de Dieu <<

<< de l' Univers << tout cela celons sa propre croyance !!!



Justement papy. Je ne nie pas l'existence d'une puissance structurante, j'en nie la volonté.
Les choses ne s'organisent ni par volonté d'un tout puissant, ni par hasard.

Les choses s'organisent pas nécessité. (Là est ma croyance)
Wawa
   Posté le 24-10-2009 à 17:48:35   

Tao, toute la poésie de l’univers a été écrite dans ADN.
Alors au risque de te décevoir, la grosseur de ton membre
viril de tient pas de ce qu’en disent tes copains.
J’ai bien compris ta croyance et je la respecte, car c’est ta
vérité du moment qui a sa raison d’être.

Deux hommes travaillaient à tailler de la pierre.
Un voyageur qui passait demande au premier homme ce
qu’il faisait.
Sa réponse fut :'' je taille une pierre ''
Le voyageur non satisfait demande au second ce qu’il faisait.
Il lui répond :’’ je construis une cathédrale.
L’imagination apporte du chromatisme à la vie.

''La logique vous mène du point A au point B.
L’imagination peut vous mener partout ''
Albert Einstein.

Bon week-end plein de soleil et de joie.


Edité le 03-11-2009 à 21:35:01 par Wawa


Wawa
   Posté le 03-11-2009 à 21:51:25   

Cela se passait au printemps dernier…
Alors que la soirée faisait plus que mon âge, j’étais allé déposer
mon esprit sur l’oreiller. Au même moment, un rayon de lune qui
s'était glissé par un carreau de la fenêtre était venu se blottir contre
moi.
Sans tarder, un rêve m’avait ouvert grand les bras, pour me conduire
en un lieu de première occurrence. Là où le temps n’a pas encore
de visage.
C’était un monde curieux. Je percevais bien la distance d’ici à là,
mais je n’avais pas à me déplacer pour la franchir. Quelques
balourdises plus tard, j’avais enfin compris que je me déplaçais
simplement par la pensée.
Sur mon chemin, où sur ma pensée devrais-je dire, j’avais fait
la rencontre d’une dame aux cheveux d’un blanc rappelant les
neiges arctiques.
Je m'étais un peu attardé à regarder son visage et ses mains, car le soleil
et le froid avaient cavalièrement apposé leurs signatures sur ceux-ci.
Dans un silence qui s’étendait et qui s’entendait, elle sculptait un
matériau que je ne pouvais définir; pas plus d’ailleurs que la forme
que prenait son œuvre.
Cette singularité m’a bien évidemment poussé à lui demander ce
qu’elle était à créer.
Sans même me regarder, elle m’a rétorqué :
- Je ne m’attendais guère à une autre réaction de votre part jeune homme!
Enfin, si vous vous êtes rendu jusqu’ici, il y a certes une raison!
En réponse à votre première observation, je vous dirai que ces rides que
vous avez si longuement dévisagées, ne sont que l’âge qui fait semblant
d’être le temps.
- Comment avait-elle pu remarquer mon indiscrétion?
- Et pour répondre à votre deuxième interrogation, je suis en train de
peaufiner l’étang de l’esprit.
- Mais je ne distingue rien, lui ai-je dit. Et puis, l’étang de l’esprit,
qu’est-ce que c’est?
- Bon, je vois que vous venez de loin et que votre long périple ne
vous a pas appris grand-chose.
Si vous ne voyez rien, ou que mon œuvre vous semble larvaire,
vous en êtes la cause, car c’est vous qui créez l’image que vous
percevez.
Ce que je suis à ciseler, relève de l’étang de l’esprit, mais comme
vous ne vous êtes jamais préoccupé de cette réalité, il n’est pas
étonnant que vous ne distinguiez rien.
Retenez bien que c’est là que vous trouverez et acquerrez le pouvoir
de créer votre réalité différemment.
Comprenez que nous sommes tous en mission, et l’accomplissement
de celle-ci est un art difficile et sacré à la fois.
Il nous faut composer avec une réalité extérieure, mais aussi avec
une réalité intérieure. Comme nous sommes plongés dans un monde
physique, notre réalité extérieure tend à inonder notre espace intérieur;
ce qui a pour effet de nous la voiler exponentiellement.
Nous devons toujours nous rappeler que la réalité extérieure se nourrit
de la réalité intérieure. Si cette dernière est émaciée, notre existence nous
semble alors piètre et sans bonheur véritable.
Il est impératif de maintenir un équilibre entre nos deux réalités.
Bon, cela est bien suffisant pour le moment. Revenez me voir et je vous
expliquerai comment y arriver.
- Mais enfin, comment vais-je retrouver mon chemin jusqu’ici?
- Par le rêve conscient. Si vous l’avez fait une fois, vous pourrez
certes le refaire!

Et c’est ainsi que wawa s’était retrouvé au petit matin avec la ferme
intention de poursuivre ses pérégrinations le soir venu.

§ W@W@ l'imagicien eidétique §
l_Ange
   Posté le 04-11-2009 à 01:18:03   

Nous devons toujours nous rappeler que la réalité extérieure se nourrit
de la réalité intérieure.


Je suis à même de dire que c'est tres réel.
Tao
   Posté le 04-11-2009 à 06:50:48   

Comme d'habitude wawa, très poétique, très joli conte.
On a tellement envie que tout cela soit vrai...
Vicky
   Posté le 04-11-2009 à 06:59:19   

Merci Wawa , je suis toujours prete à rever lolllllll
Wawa
   Posté le 04-11-2009 à 20:05:06   

Vicky , l’Ange et Tao, merci pour vos impressions.
Ce matin, le vent ululait dans le grand pin sylvestre
derrière la maison. En levant la tête pour mieux écouter,
je l'ai entendu raconter que ce qui contribuait à maintenir
la réalité bien en vie, c’était nous, lorsque nous entrons
de plain-pied dans celle-ci.
Le bougre… que voulait-il dire?
Tao
   Posté le 04-11-2009 à 20:43:37   

Il y a beaucoup de réponses...
Pour moi, la réalité existe tant que j'existe.
Mon beau père résume très simplement ce que je pense être la réalité:

"après moi la fin du monde".

L'arbre qui tombe alors que je ne le vois pas, que je ne l'entends pas, tombe t-il?

Bien sur qu'il tombe. Bien sur que sa chute à des conséquences sur ma vie.
Mais je ne le sais pas. Pour moi, ce n'est pas ni réel ni irréel, c'est inconnu.

Je ne sais pas que l'arbre tombe. Alors peut être le vent te disait-il que seulement ce que tu perçois est réel?
Wawa
   Posté le 05-11-2009 à 02:57:11   

Bon, cet arbre qui est tombé, lorsqu’il a été mis en terre,
(dans le geste même de semer) était déjà crypté le jour
l’heure et la seconde qu’il tomberait.
L’arbre ne peut rien changer à cela, c’est sa réalité.
Par ailleurs, lorsque cet arbre est tombé...
Tao aurait pu être à l’endroit exact où il est tombé,
comme il aurait pu être à cent mètres,
comme il aurait pu être chez lui assis dans son salon
à déguster un bon vin.
Tao peut-il avoir une influence quelconque là-dessus?
Tao
   Posté le 05-11-2009 à 06:42:10   

Ce que tu décris est le destin.
D'après toi, tout ce qui arrive dans la vie est écrit.
Si l'arbre tombe parce qu'il est vieux, alors oui c'était crypté génétiquement.
Mais si l'arbre tombe parce que tao le coupe, il subit le choix de tao.
Quant à tao, il a choisi d'être au pied de cet arbre et de le couper.
Il aurait pu faire le choix d'être vendeur de tickets d'entrées au Parc des Princes, ou dame-pipi à la gare saint lazarre.

Si l'arbre tombe sur tao, c'est le hasard.

Pour moi, notre existence a trois composantes:

80% de gènes, hasard de naissance (en France plutôt qu'au Niger) et éducation.
19% de conséquences de nos choix.
1% de hasard.

Destin: 0%
Wawa
   Posté le 06-11-2009 à 02:38:15   

Ah Tao...toujours cet esprit cartésien!
Si pour tao la musique de l’univers a été écrite
sur trois accords et que cela le satisfait, alors tout
est bien ainsi.
Mais wawa, personnage fort eidétique aime mieux
croire que l’univers nous a composé une sublime
symphonie en plusieurs mouvements, et qu’il nous
a inventé pour que nous l’assimilions peu à peu, à
notre rythme.




Éclats de silence...


Nous étions en début juin et le jour venait tout juste
d’estomper les derniers pourtours de la nuit.
Dès le début de la matinée, le vent s’était montré fort
tutoyeur, et il n’a d’ailleurs pas cessé de nous verbaliser
sa mauvaise humeur le reste de l’avant-midi.
Ainsi, sans jamais nous quitter d’une semelle,
il nous imposa son insistante tutelle.
À l’heure du dîner, s’arborant en prince de Galles,
il nous a servi ses rafales impériales.
L’instant d’après, une branche tombée sur le sol,
inerte, jonchets pointant en l’air...
réclamait-elle qu’on la console?
Le ciel avait le ventre rond de gros nuages gris tourterelle,
mais l’orage qui rodait dans la région, l’a aussitôt délivré de
sa lourde portée.
C’est ainsi qu’à peine une heure plus tard, nous pouvions revoir
un ciel qui avait rendossé sa longue sortie de bain bleue azurée.
Quant au vent, il avait choisi de filer à l’anglaise.
Je me suis rendu près de l’auguste chêne du jardin arrière, et j’ai
constaté qu’il tenait à bout de bras, six bruants et deux merles
qui babillaient à tout propos de jolies mélodies.
Si jolies, qu’elles n’avaient pas besoin de mots.
Lorsqu’ils ont décidé de plier bagage pour se diriger vers la
rivière, toute cette aubade s’est fracassée en éclats de silence .
J’ai d’abord feuilleté superficiellement ce silence sans trop réfléchir,
mais par la suite, je lui ai accordé une attention renouvelée.
À mon grand étonnement, j’ai pris conscience que dans ce silence
qui de prime abord semblait bien éculé, se terrait le tempo d’une lente
cadence rassérénante.
Une cadence qui avait toujours été là, mais qui avait systématiquement
échappé à mon attention.
Boum boum, boum boum, boum boum.
Les apaisants battements du cœur.
Or voilà qu’en les écoutants, j’ai soudainement entendu bruire mon âme.
Le chant sublime du silence lesté d’un bonheur sans condition, sans raison,
qui n’était pas lié à quelqu’un ou quelque chose, qui n’était pas soumis au temps.
Le bonheur dans une incorporalité.
Je ne vous bassinerai pas avec ce que cette intériorité m’a apporté,
mais j’ai compris que prendre le temps d’écouter le silence, c’est
véritablement tendre l’oreille à notre essence véritable.
§ W@W@ l'imagicien eidétique §



Edité le 06-11-2009 à 02:58:22 par Wawa


Vicky
   Posté le 06-11-2009 à 06:35:05   

Merci Wawa :-)
l_Ange
   Posté le 06-11-2009 à 14:25:48   

Le temps d'un silence...
Merci Wawa
Tao
   Posté le 07-11-2009 à 16:17:08   

Il m’arrive aussi de croire entendre d’autres sons, d’autres réalités.
Mais je reviens vite vers la terre, un peu comme l’homme oiseau de Folon.
Je me dis que plus tard je pourrais m’échapper
Vers mon ami Wawa et son bel univers.
Maintenant, cela m’est impossible. L’espace, le temps
La hauteur, la largeur, la longueur, la profondeur
Le temps. Surtout le temps me manque.
Je pourrais décider que je l’ai, et je l’ai sans doute.
Mais je n’ai pas envie de rêver à moitié, de rêver en pointillé.
Je veux pouvoir m’assoir au pied de l’arbre de Wawa, et naviguer sans vue jusqu’au bout du rêve.
Si je le faisais maintenant, je ne reviendrais pas à temps.
A temps ! Toujours le temps.
De plus, je ne trouve pas la réalité triste. Je la trouve même heureuse.
Quoi de plus serein que la certitude de rien d’autre qu’ici et maintenant ?
Quoi de plus reposant de ne pas croire aux fantômes, aux revenants ?
Quoi de plus valorisant que de savoir être maître à 80 % de son devenir ?
Connaitre que la suite n’est que la conséquence du présent, n’est ce pas détenir la lumière du chemin ?
Alors bien sur, l’aventure en souffre grandement.
On ne peut plus se plaindre, s’estimer victime.
On ne peut plus jouer au loto en croyant pouvoir (raisonnablement) gagner.
Par contre, on se fait pote avec quelques personnes bien placées, et on gagne aux courses de chevaux.
Là aussi, l’adrénaline n’est pas la même, mais le portefeuille grossit.
Quoi de plus économique que de ne pas avoir à acheter son salut ?


Je vais pouvoir bientôt rejouer au loto et regarder le tirage en espérant gagner.
Je vais bientôt retrouver mon émerveillement d’enfant.
Je vais peut-être croire à la dame du lac.

Et sans doute en ce cas la voir, l’entendre me guider dans ma quête du graal.
Wawa
   Posté le 09-11-2009 à 17:43:38   

Mais tu as parfaitement raison dans ta réplique tao.
Si l’intelligence universelle a imaginé qu’il était bon de mettre un peu de
temps et d’espace (ici) à notre disposition, c’est pour que nous en profitions
au maximum, et c’est ce que je fais.
Mais elle a aussi coquinement placée le joli galbe d’un monde éthéré en
concomitance à ce monde matériel, alors comment Wawa pourrait-il ne pas s’y rincer l’œil?

Et puis,
Certains aiment la bouffe santé,
d’autres aiment la bouffe sans thé.

Certains vivent sur une terre d’asile,
d’autres vivent sur terre en asile.

Certaines personnes sont cousues d’or
d’autres sont cousus de dettes.

Certains meurent d’un coup de feu,
d’autres meurent à petit feu.

Certains aiment donner un coup de main
d’autres préfèrent donner un coup de pouce.

Certains ont la main malheureuse, et le pied lourd,
d’autres ont le pied joyeux, et la main légère.

Certains sont des comprimés de la vie,
d’autres sont des cons primés dans la vie.

Certains utilisent du papier recyclé, pour sauver les arbres,
d’autres mangent du castor, pour sauver des arbres?

Certains meurent d’envie,
d’autres, meurent d’ennui.

Certains croient qu’ils ont toujours raison,
d’autres croient qu’ils ont toujours la raison.

Certains sont à moitié morts dans la vie
d’autres sont toujours vivant après la mort.

Certains vivent et meurent en paix,
d’autres vivent et meurent pour la paix.

Bien souvent…
lorsque l’artiste est vivant, ses œuvres sont mortes,
et lorsque l’artiste est mort ses œuvres sont vivantes.

Enfin…, certains ont beaucoup de chance,
d’autres tombent sur des écrits de Wawa !
§ W@W@ l'imagicien eidétique §
Tao
   Posté le 09-11-2009 à 17:58:43   

Un seul mot... Ou plutôt deux:

enchanteur et rare.

Je l'ai déjà dit, mais pas assez c'est sur.

Merci Wawa de l'honneur que tu fais à ce forum d'y venir poser quelque peu de ta magie.
Papy39
   Posté le 10-11-2009 à 18:07:20   

Le sage n'amasse pas
Plus il partage, et plus il posséde
Plus il dispense aux autres, et plus il est comblé

Wawa
   Posté le 11-11-2009 à 01:46:12   

Tao, avec de tels mots, l’égo ne
voudra plus se promener à pied!


J’ai surpris le bonheur perché
juste sur le P de partage dans
vos jolies paroles Papy. Merci.
Papy39
   Posté le 11-11-2009 à 15:47:38   

Merci Wawa

J'ai appris que ce sont les petites choses
de la vie qui la rendent spectaculaire
Vicky
   Posté le 12-11-2009 à 18:59:19   

Wawa
   Posté le 13-11-2009 à 00:17:45   

Oooooooooh!
Mais je reconnais ma petite confrèrie!!!!
Wawaclerc , wawabbé, etc.
Merci Vicky
Justement…

Le grand Sage …

Selon une certaine légende, pendant plusieurs décennies,
il y aurait eu un temple de prière sur le sommet d’une
montagne en Inde.
Comme ce centre était très reconnu, beaucoup de candidats
postulaient pour y devenir prieurs. Vint un temps où le grand
prêtre du temple dû limiter les candidatures qui devenaient
vraiment trop nombreuses.
Dans sa grande sagesse, il eut l’idée d’aller puiser dans la
conscience universelle pour mettre au point un petit
stratagème fort ingénieux.
Sur une table en bois située dans une pièce adjacente à son
bureau, il avait placé un coffret d’ébène, dans lequel il avait
mis un diamant de 10 carats, une bague en or, et un billet de
mille dollars.
Lorsque de nouveaux postulants se présentaient devant lui,
il leur demandait d’aller dans la pièce voisine, de regarder
dans le coffre et de revenir lui dire ce qu’ils avaient vu.
Ainsi, tous les candidats qui disaient avoir vu un diamant,
une bague en or et un billet de 1000 dollars étaient rejetés.
Seulement les rares personnes qui disaient avoir vu une pierre,
un cercle de métal jaune, et un rectangle de papier étaient
retenues en raison de la grande pureté de leur esprit.
Sa stratégie a fonctionné à merveille pendant un bon bout de
temps et il en était très fier.
Peut-être même un peu trop, car un bon matin, un inconnu
venant d’une petite confrérie wawaniste guère plus connue,
se présenta devant lui.
Le grand prêtre ne dérogeant pas de son rituel demanda au
postulant d’aller dans la pièce voisine, puis de revenir lui
décrire ce qu’il avait vu dans le coffret.
Et selon cette légende, après être allé vérifier ce qu’il y avait,
le petit futé serait reparti avec le fameux coffre sous le bras en
n’oubliant pas de remercier chaleureusement Dieu pour cette
remarquable générosité.
Par la suite, personne n’a entendu parler de ce moinillon.
C’est ainsi que le chef de la caste sacerdotale en toute humilité
a dû brusquement cesser sa procédure en se rendant bien compte
que dans la vie il y aura toujours plus rusé que soi.

Et le grand sage a retenu le message du divin qui lui rappelait
qu’il était encore un apprenti sage dans son apprentissage.

§ W@W@ l'imagicien eidétique §



Edité le 13-11-2009 à 00:18:51 par Wawa


Tao
   Posté le 13-11-2009 à 08:33:33   

Comme d'habitude très clair wawa.
Me permets-tu de mettre cet écrit en article du blog, sous la signature de Wawa bien sur?
Wawa
   Posté le 14-11-2009 à 02:05:06   

Mais oui, servez-vous cher ami!
Et un joli week-end praliné de petits bonheurs à tout le monde.
Vicky
   Posté le 14-11-2009 à 07:03:57   

merci Wawa et bon weekend a toi aussi , moi je travaille ...
Wawa
   Posté le 20-11-2009 à 21:41:45   

Ronde de nuit…

Par une nuit de juillet, alors que je dormais bien paisiblement,
une douce sérénité m’a tiré du sommeil.
Juste comme cela, sans raison.
Le réveille-matin sur ma gauche, cherchant à passer le temps,
m’a grommelé à l’oreille que nous étions à la troisième heure.
Comme au bulletin de la météo, on avait prévu un temps clair,
je me suis levé pour aller admirer le paysage, qui à cette
heure, revêt des reflets bleutés bien particuliers.
En arrivant dans le solarium, j’ai surpris la lune en pleine
création.
De la lumière qu’elle projetait au travers les douze carreaux
de la fenêtre, elle avait inventé un long escalier sur le sol.
Une artiste dans l’âme non?
Je me suis demandé si c’était là une surprise qu’elle avait voulu
m’improviser, ayant deviné que je me lèverais.

En sortant pour mieux l’observer, j’ai tôt fait de réaliser qu’elle
affichait un petit air espiègle, et pour cause, elle s’était servie du
vieux râteau qui était nonchalamment accoudé sur la clôture,
pour dessiner au sol, un fantôme aux longues dents pointues,
juste pour faire peur a un menu rongeur qui passait dans le jardin.

Puis Magie-Noire, le chat du voisin, qui aime bien marcher dans
le noir, faisait sa ronde de nuit.
Il regardait danser les rayons de lune qui traversaient le buisson,
et ne sachant pas que la lune était passée maître dans l’art du
trompe-l’œil, le malheureux tentait désespérément d’attraper
quelques-uns des minces fils d’argent qui transperçaient la haie.
Peu de temps après, il a bondi sur une feuille que le souffle de la
nuit avait fait frémir.
Là-haut, un nuage solitaire est venu planer au-dessus du quartier.
Ne voulant pas déranger les dormeurs, il est passé dans le plus
grand silence. Les peupliers sur le coteau étaient au garde-à-vous,
les bras bien collés le long du corps.
Soudain, un brasillement a attiré mon attention vers la piscine.
J’ai aperçu la lune qui dans toute sa rotondité, prenait un bain de
nuit.
Alors, pour ne pas rompre ce moment d’intimité, dans la plus grande
discrétion, Wawa est sagement entré se coucher, l’esprit magnifié.

''Dans l’arrière-plan de l’air, il y a toujours un peu de
bonheur qui vogue. Il nous suffit de garder les
voiles bien tendues pour en bénéficier.''

§ W@W@ l'imagicien eidétique §
Papy39
   Posté le 19-11-2010 à 18:34:50   

Wawa encore , bon weed-end à tous & toutes
Vicky
   Posté le 20-11-2010 à 15:00:58   

Wawa
   Posté le 23-11-2010 à 02:50:49   

Oui, il est vrai que Wawa ne partage pas beaucoup
ses écrits, et pourtant il encre son journal personnel
à tous les jours de ses longues et interminables pensées.
Peut-être y en a t-il une qui pourrait...
Tao
   Posté le 23-11-2010 à 08:40:30   

Toutes nous apporteraient tellement de ...
Wawa
   Posté le 24-11-2010 à 00:48:23   

Oui, mais vous savez ...
l_Ange
   Posté le 24-11-2010 à 05:29:05   

Justement, nous aimerions en savoir plus...
Vicky
   Posté le 24-11-2010 à 17:01:56   

nous aimerions en savoir plus de quoi....:-) je vous lissssssss
Mamy42
   Posté le 25-11-2010 à 13:10:51   

Oui; nous aimerions en savoir .....merci d'avance


Wawa
   Posté le 26-11-2010 à 19:12:31   

Depuis quelques jours, l’humeur du temps a commencé à s’étioler.
Il me semble qu’il y a juste quelques semaines que novembre est venu
éconduire cavalièrement octobre dans ses quartiers, et voilà que décembre
s’apprêtait à jouer la même goujaterie à son homologue.
Parfois le temps me semble passer plus prestement.
Une naïve impression me laisse croire que le temps, qui en général loge
dans l’horloge, s’échappe pour aller faire l’école buissonnière.
Est-ce pour cela les journées me semblent plus courtes?
Enfin!
Au loin, les nuages passent si bas que la montagne semble leur caresser
le ventre. Voilà déjà le jour qui commence à démissionner.
Par la fenêtre du vivoir qui lorgne en permanence sur le jardin, j’aperçois
Rubigineux, le fameux l’écureuil roux qui fait à la hâte ses dernières emplettes
sur les branches du chêne caducifolié.
Nom d’une pipe! Me voici déjà plongé dans la pénombre crépusculaire.
Je dois éveiller la lampe sur mon bureau de travail. Selon le même rituel,
je courtise mon journal personnel pour lui confier mes réflexions de la journée.
Et c’est ainsi que le long apologue qui suit va prendre racine dans ce journal
de bord. Je dis prendre racine, car cette légende porte sur un arbre qui est venu
me raconter son histoire lors de ma pérégrination incorporelle de cet après-midi.
Alors si vous en avez le courage…

Cela se passait par une matinée de mai, lors d’un périple en Italie.
Le jour en était encore au stade de l’incubation et aucun événement
n’avait encore influencé l’intention.
Sur mon chemin, j’ai aperçu un vieil arbre dont la stature auguste
imposait le respect.
Je me suis donc arrêté, pour l’observer un certain moment.
J’ai d’abord cru qu’il souriait au silence, mais par la suite,
j’ai réalité qu’il le contenait.
Assez curieusement, une abstruse musique exhalait de ce silence.
Je me suis donc assis tout près, pour me nourrir de cette douce quiétude.
Inconsciemment, j’ai glissé mon index le long des nervures de son écorce
et j’ai constaté qu’elle était presque aussi râpeuse qu’une histoire de Wawa !

Ainsi, pendant quelques minutes j’ai caressé son épiderme meurtri, qui me
rappelait les champs tourmentés par le chisel du paysan au printemps.
La déférence imposait que je ne lui demande pas son âge, mais les cicatrices
burinées sur son corps témoignaient d’un long vécu.
Ma soif de savoir me poussait tout de même à tenter de deviner son âge.
Soudain, mon attention fut attirée par un jeune renard au pelage argenté qui
s’approchait. Ainsi pas à pas, tête ballante il est venu coller son museau noir
et humide sur la robe de l’arbre.
Non, mais, osera-t-il lever la patte sur ce patriarche? me dis-je.
Et alors… la bonne tenue!
Le renardeau m’a alors fixé dans les yeux, puis il a secoué rondement la tête.
Ses longs poils aux reflets d’argent balançaient de tous côtés.
Très lentement, il s’est éloigné, se retournant délibérément à quelques reprises
pour défier à nouveau mon regard.
Puis il a enfin disparu dans l’opalescence de la brume matinale.
Le silence n’en demandait pas plus pour se prolonger encore un peu.
-¨Je ne m’en souviens pas, il y a de cela si longtemps!
Ça fait des lunes que je ne compte plus les années.
Demande plutôt à la rivière qui coule à mes pieds.
Elle pourra peut-être te le dire?’

Je me retourne promptement, mais il n’y avait personne.
Est ce Wawa qui hallucine sans même prendre de cocaïne?
-¨ Mais enfin horsain, qui voudrais-tu que ce soit?
À qui d’autre as-tu demandé son âge?''

Est-ce possible que ce soit le vieil arbre qui s’adresse à moi?
-Ahhh… nous vous parlons fort souvent, mais vous les humains, bien que vous
ayez de belles oreilles, elles ne semblent pas vous être toujours utiles.
-Tu vois cette lésion sur mon flanc, elle provient d’un marsupial qui demeurait
au village juste là, au bas de cette vallée.
Un lointain jour d’automne, alors que tu n’étais pas encore né, ce bougre est arrivé
près de moi, et se servant du merlin qu’il tenait d'une main de fer, il m’a coupé un
membre sans même daigner me dire quoi que ce soit.
Puis il ajouta…
¨Il m’est bien arrivé à l’occasion de faire le taquin en secouant sur des
passants la neige qui s’était accumulée sur mes branches pendant la journée,
mais de là à mériter un tel traitement!
La douleur que j’ai ressentie sur le moment était minime si je la compare à la peine que j’ai éprouvée
par le peu de considération que m’avait témoigné cette personne.
Il a fallu le retour de plusieurs printemps pour que j’en vienne enfin à lui pardonner cette lâche piraterie.
Mais voilà qu’un beau jour, il est revenu me voir.
Il tenait encore un objet dans son dos. Un frisson a couru tout le long de mon fût.
Je visualisais déjà la scène!

Et le vieil arbre continua son histoire ainsi…
-Les mains derrière le dos il me regardait d’un air hâbleur. Il m’a alors esquissé
un petit sourire goguenard pour enfin me montrer ce qu’il cachait derrière son dos.
Il s’agissait d’un violon qu’il avait ouvré de ses mains, depuis la branche qu’il
m’avait coupée des années plus tôt.
Il s’est assis sur ce tertre, juste là sur ma droite, puis il s’est mis à jouer la sonate
nº 18 de Beethoven. Il avait tellement peaufiné son instrument, que la musique qui
s’en échappait tenait du céleste.

Ainsi, après avoir montré au vieil arbre ce qu’il avait fait de la branche qu’il lui avait
prélevée, il lui a fait une révérence, avant de retourner chez lui.
Peu de temps après, alors qu’il était à jouer un air de Bach dans sa cuisine, le luthier du
village qui passait par là, a entendu le son exceptionnel du violon.
Il est donc entré pour demander au violoniste si son instrument était à vendre.
Jamais, répondit-il, c’est moi qui ai créé ce violon, et sa fabrication restera à jamais
mon secret.
Et c’est ainsi que ce vieil arbre sans le savoir a été le précurseur du Stradivari dit Stradivarius.

Bon, il est assez tard... Wawa referme son grand livre d'histoire!


Edité le 26-11-2010 à 19:14:20 par Wawa


l_Ange
   Posté le 27-11-2010 à 06:11:22   

Merci pour cette merveilleuse histoire.
Tao
   Posté le 27-11-2010 à 10:10:14   

Wawa a des talents incontestables de conteurs. Il parvient à rendre la réalité fantastique, en nous entraînant dans un monde exceptionnel, le sien.

Merci Wawa.
Vicky
   Posté le 27-11-2010 à 19:02:21   

je ne sais pas quoi dire de plus ....pendant la lecture je suis passé à travers de beaucoup d'émotions j'aurais pu rester assise encore .....encore

Gros merci Wawa
Papy39
   Posté le 29-11-2010 à 19:21:59   

Grand merci Wawa
Wawa
   Posté le 30-11-2010 à 02:18:19   

Oh, mais ils sont gentils les amis d'ici.
Comme je l’ai déjà mentionné, Wawa voyage et il aime
bien cela.
Mais il y a encore plus beau que voyage, sans voyager…
l’imaginaire!
Il est toujous pailleté de bonheur.
Wawa
   Posté le 13-01-2011 à 19:59:48   

Promesse d'un avenir!

Cela se passe par une matinée ensoleillée de fin de mai.
Tout au bout de l’alpage, dans ce vert dernier cri du printemps,
il regarde l’horizon lointain; là où le sol a enfin perdu tous ses
bourrelets.
Sa tête fait salle comble de petites offrandes, garantes d’un avenir
prometteur.
C’est le grand moment !
Profitant d’une saute d’humeur du vent, il me relâche…

Bien que je sois aptère,
c’est dans un ciel aérifère
que mon créateur me libère.

Manifestement indécis,
j’ose quelques acrobaties
qui ne sont pas très réussies.

Même vêtu de tout mon courage,
c’est pour moi un rude voyage
que cet insigne parachutage.

Bien que trôlé de tous côtés,
par un vent sans serviabilité
il me faut deviner le bas-côté.

Trouverais-je en ce remue-ménage,
un minuscule point d’ancrage
qui terminera mon pèlerinage?

Enfin…

Je me pose dans un repli d’horizon,
ou je vais finalement élire maison.
J’en suis secoué par un frisson.

C’est ici que commence
la longue performance
d’une graine de semence.



Ainsi par une matinée ensoleillée de fin de mai,
un arbre au visage altier a noblement procréé pour
notre plus grand bonheur.


W@W@ l'imagicien rêveur


Edité le 13-01-2011 à 20:01:48 par Wawa


Tao
   Posté le 13-01-2011 à 22:38:12   

Il est absolument remarquable de suspense, ce poème! Jusqu'à la fin on se demande ce dont il s'agit.
On passe par différentes étapes, de multiples doutes.
On s'étonne d'une maladresse et l'immense talent de Wawa nous explose en un bouquet de fleurs printanières.
Merveilleux conteur…
Papy39
   Posté le 17-01-2011 à 11:09:50   

Tao a tout dit, Wawa
Vicky
   Posté le 17-01-2011 à 17:06:10   

oui et toujours prete à en lire encore !!!!!!
Wawa
   Posté le 20-01-2011 à 22:49:54   

Merci à vous Tao, Papy et Vicky.

La nuit dernière, dans mon rêve la vieille dame aux cheveux d’un blanc rappelant les neiges arctiques est venue me rencontrer à nouveau.
Vous vous souvenez, celle-là même que j’avais rencontrée dans un rêve passé et dont
je vous avais parlé, une vieille dame qui ciselait le temps.
Quoi qu'il en soit, elle était toujours à sculpter ce matériau que je n’arrivais pas à définir.
Je lui ai demandé à nouveau ce qu’elle était à créer.
Sur un ton légèrement désespéré, elle me dit :
‘’ Vous êtes un voyageur jeune homme, mais vous ne semblez pas être attentif à ce qui
se déroule pendant votre périple. Je dirais même que vous en êtes au même point que
lorsque je vous ai quitté la dernière fois .’’
Et Wawa de lui répondre :
‘’ Mais chère dame, si je vous hérisse, c’est bien involontaire, croyez moi ! ’’
-‘’ C’est justement cela qui me préoccupe chez vous’’ dit-elle.
‘’ Bon, vous voulez savoir ce que je fais, je sculpte le bonheur.’’

Je lui ai alors répondu, au risque de la décevoir, que je ne distinguais pas grand-chose
dans son œuvre.
‘’ Oui, bien cela ne m’étonne évidemment pas de vous, mais vous avez tout de même raison
en partie. L’ explication est que je n’ai pas encore ciselé son complément, le malheur.’’

-‘’Mais pourquoi y ajouter le malheur? Nous pouvons bien nous en passer non!’’
-‘’ Parce que c’est lui qui lui donnera tout le relief. Tout bon peintre sait bien
que c’est l’ombre qui donne du relief à son œuvre.’’

Puis elle ajouta que dans l’univers, tout , absolument tout est doté de son contraire.
‘Si une chose existe, c’est parce que tu lui prêtés attention, et si…
et puis non, je crois je crois que vous n’êtes pas encore prêt. Nous continuerons
cette discussion plus tard.
Vous allez regarder attentivement ce que je vais vous montrer et dans
les jours qui vont suivre, vous devrez porter votre attention sur ce que vous aurez ressenti.
Nous nous reverrons lorsque le moment sera venu.’’

Puis elle leva la main gauche à la hauteur de mon front et me voiler la vue.
Brusquement une lumière vive m’aveugla et me transporta dans un lieu
de première fois. Une voix quasi sépulcrale s’adressa à moi sans toutefois
vouloir me faire la leçon. Ainsi elle me dit :
''Je vais t’aider à mieux ressentir la portée des actions posées par vous les humains.''
Sans qu’il n’y ait personne, de multiples couleurs enchevêtrées d’une
musique indéfinissable se sont mises à défiler devant moi me faisant voir…

-La lourdeur d’un instant.
-L’Esprit qui était père, mère, enfant et parent.
-L’humain, avoir faim alors que son grenier regorge de blé.
-L’humain avoir faim de vivre dans la paix.
-Le silence, être complice de l’injustice.
-la peur qui lorsque l’on cesse de la nourrir meurt de peur.
-L’ impermanence, faire semblant qu’elle était le temps.
-La réussite construite sur moult échecs.
-La peur, avoir peur d’elle-même.
-Les armes faire la guerre,
et le peu d’amour que cela prend pour les faire taire.
-Un analphabète, pouvant lire… dans le cœur de l’être humain.
-L’enfant qui rêvait d’ être un adulte.
-L’adulte qui rêvait d’être encore un enfant.
-La gracilité de l’extase, s’échapper de l’emprise du temps.
-Les grands râleurs qui sont rarement des accoucheurs!
- le pauvre d’argent qui était riche de cœur.
-le pailleté d’or, qui était pauvre de conscience.
-l’homme qui parfois doit être conduit dans la noirceur pour enfin voir la lumière.
-La pensée devenir un acte créateur.

Et c’est ainsi que Wawa s’est retrouvé au petit matin
avec le sentiment d’être beaucoup moins malin!
Wawa l’imagicien rêveur .
Vicky
   Posté le 21-01-2011 à 15:42:41   

ahhhhhh j'en suis encore toute engourdie ......sans mot ....

comme c'est beau, ........
Tao
   Posté le 21-01-2011 à 18:21:53   

Lier le temps au bonheur est une idée formidable. Bravo Wawa!
Papy39
   Posté le 22-01-2011 à 15:48:17   

Oh oui, merci & bravo Wawa

l_Ange
   Posté le 23-01-2011 à 05:16:12   

Merci wawa pour ce beau texte qui porte à réflexion.
Wawa
   Posté le 17-05-2011 à 04:11:33   

Si vous avez le courage...
Voici deux rêves qui se sont
succédé sur deux nuits!


Rêve obscur

Ce rêve m’a conduit dans une immense étendue qui à première vue ressemblait à un sahel. Mais curieusement face à moi, il y avait un vaste océan turquoise. Une légère brise hululait en glissant sur mes oreilles. Le ciel était revêtu de son grand décolleté bleu des jours de gala et quelques cumulus qui voyageaient çà et là donnaient du relief à ce panorama enchanteur.
Soudain, une flèche a fendu autoritairement l’azur en deux.
Un faucon pèlerin glissant sur les courants ascendants a traversé le ciel et au même moment un vif éclair suivi d’une détonation m’a complètement aveuglé. L’instant d’après, je me suis retrouvé dans un désert de sable. Du sable brûlant à perte de vue de tous les côtés.
Puis sur ma gauche, j’ai cru remarquer une forme grossière au loin.
Je donc entrepris de m’y rendre. Au fur et à mesure que je me rapprochais, j’ai pu déceler que cette forme était en réalité un rocher tout noir. Lorsque je fus assez près, j’en ai fait le tour et il semblait monobloc. Le faucon pèlerin est alors venu se percher sur la face nord du rocher, ce qui a attiré mon attention sur une brèche que je n’avais pas remarquée.
En m’approchant de celle-ci, j’ai aperçu une menue galerie qui était suffisamment grande pour permettre le passage d’un homme. Le roc était d’un froid glacial.
Tremblant d’excitation, je me suis introduit à l’intérieur.
D’abord, je ne voyais absolument rien, puis une odeur de fumée a attiré mon attention. À mes pieds, il y avait une lueur de feu. Peu à peu, ma vision s’est adaptée et j’ai alors pu voir que cette flamme venait d’une légère lézarde sur le sol.
J’ai alors entendu des pas avancer lentement vers moi. Je me suis aussitôt retourné. J’ai alors aperçu un homme au teint cuivre et au regard glaçant qui me regardait. Il avait de longs cheveux noirs luisants qui tombaient sur ses épaules. Il s’arrêta puis il me fit un maigre rictus.
Il a alors placé ses mains au dessus de la flamme sans même que celle-ci le brûle. Puis ses longs doigts minces ont saisi une braise. Il la frotta entre ses mains comme s’il voulait la nettoyer. La peur me fit reculer. Aussitôt, le regard de l’étranger me fixa longuement.
Ses yeux étaient noirs comme une nuit sans lune et sans étoiles.
Il jeta alors le tison au sol et aussitôt les flammes se sont élevées à hauteur d’homme. Il entra dans les flammes et il s’y tint immobile.
Après un moment, il s’est retiré de la flamme puis est venu s’installer à quelques pas de moi. En me fixant toujours droit dans les yeux il m’a dit d’un ton grave et monocorde :
-Tu es rongé par la peur, cher inconnu, et c’est là ton plus grand défaut. Cette peur est devenue ton maître absolu. Elle t’a assujetti, tu es devenu son esclave. Elle te paralyse et te fait croire que l’inconnu est ton pire ennemi. En t’inclinant ainsi devant elle, tu lui octroies plein pouvoir sur toi.
Puis, il garda alors un long silence!
(Aussi long qu’une histoire de Wawa!)
Je peux t’enseigner dit-il comment subjuguer cette peur et tu pourras enfin la mettre à ton service. Je te montrerai à ne plus marcher au son des tambours de la société, mais plutôt à danser sur une musique qui jaillira de toi.
Alors, ce sera enfin le monde que tu auras voulu qui tournera autour de toi.
J’ai d’ailleurs dû utiliser moult stratagèmes pour réussir à te conduire jusqu’à moi. Te voici rendu dans le royaume…de l’ombre intégrale.
Là ou rien ne peut s’échapper même pas tes pensées.
Cher étranger, comprends que c’est moi qui t’ai attiré jusqu’ici.
J’ai perçu que tu possédais certaines dispositions qui pourraient m’être fort utiles. Je veux t’offrir la possibilité de participer à un dessein qui pourrait t’élever au rang d’ange des ténèbres. Mais pour l’instant, si grand mon pouvoir soit-il, il n’est pas encore complet.
En effet, du côté de la lumière, je ne vois rien; je ne peux que ressentir les choses.
Cependant, je suis en train de remédier à tout cela.
Il garda encore un long silence.
Puis il continua sur le même ton languissant…
Depuis toujours, il existe un parfait équilibre entre le monde de l’ombre et celui de la lumière.
Nous sommes trente-cinq et un mahatmas qui oeuvrent dans l’ombre et il y a trente-cinq et un Mahatmas qui oeuvrent dans la lumière. L’impeccable équilibre entre les maîtres qui possédons pleins pouvoirs sur la réalité.
Nous pouvons agir sur celle-ci et la recréer à notre guise. Mais du côté sombre, nous sommes fort habiles et très bientôt viendra le jour ou nous briserons cet équilibre et nous imposerons enfin nos volontés sur l’autre monde.
Voilà donc la raison pourquoi je t’ai attiré jusqu’ici. C’est toi qui deviendras mes yeux et qui me permettras d’ériger mon pouvoir du côté lumière.
Quelle chance tu as!
Comme tu seras mon éclaireur dans l’autre monde, tu deviendras mon protégé.

Et il a continué à me parler ainsi pendant de longues minutes, mais je n’écoutais plus. Je ne cherchais qu’un moyen pour m’échapper de ses griffes. Puis je ne sais trop si c’est le son de sa voix monocorde qui m’a calmé, mais j’ai soudain réalisé que la peur ne m’habitait plus et que mes pensées étaient plus claires.
À brûle pour point, j’ai interrompu mon interlocuteur et je lui ai lancé :
-J’ai de gros doutes sur votre soi-disant pouvoir.
- Ahhh! En d’autres temps, ton insolence t’aurait coûté la vie, mais aujourd'hui les ombres sont bienveillantes et elles ne te tiendront pas rigueur. Alors, expose-moi un désir et je le ferai naître dans ta réalité sans toutefois te divulguer mon secret.
-Bon alors, montrez-moi que votre pouvoir vous permet de faire une brèche dans ce rocher noir.’’
-Seulement cela? Il leva la main, et prononça un imbroglio inextricable, puis aussitôt dans un bruit de tonnerre et dans un vif éclair il fit voler en éclat, un mètre du rocher, laissant ainsi entrer la lumière comme un faisceau lumineux dans une partie de la grotte.
Aussitôt j’ai commencé à me déplacer vers la lumière, me souvenant qu’il m’avait fait mention qu’il ne pouvait voir dans la clarté.
-Tu fais ton petit malin, mais tu joues un jeu dangereux. Ma patience peut brusquement prendre fin et tu en paieras le prix.

Lentement sans faire de bruit je me glissais vers cette petite ouverture qu’il venait de créer. Il ne pouvait pas me voir, mais il cherchait à me localiser. À un certain moment, il était si près que je pouvais sentir son souffle tout près de moi. Je suis alors resté immobile.
-Personne ne peut s’échapper de l’ombre. Claironna t’il.
J’ai alors pris un éclat de roche qui était à mes pieds et je l’ai lancé tout au fond de la grotte afin de créer un subterfuge. Il s’est aussitôt précipité dans cette direction. Très lentement je me suis faufilé dans l’ouverture de lumière.
Lorsque je fus enfin sorti en plein soleil, un immense coup de tonnerre se fit entendre, alors qu’une voix venant des ténèbres s’écria :
-tu ne t’en tireras pas ainsi!
Brusquement je me suis senti happé et j’ai été plongé dans un ailleurs indescriptible, une espèce de néant abyssal. Un vent chaud m’a alors bourlingué jusque dans mon lit.
Pan!
C’était le réveil.
§ W@W@ l'imagicien eidétique §


Rêve limpide...

Cette nuit-là, je planais au-dessus d’un immense champ de lavande. Tout au bout de celui-ci, un orme majestueux se tenait au garde-à-vous. Il semblait m’attendre, dans toute sa distinction nobiliaire.
Je me suis donc posé près de lui, lorsqu’inopinément quelqu’un s’est adressé à moi.
-Tiens tiens, on me cherche encore!
Immédiatement, j’ai reconnu au timbre et au ton de la voix qu’il s’agissait de Ghosha.
-Et qu’est-ce qui t’amène cette fois ?
-Il me semble que tout s’embrouille. Le rêve et la réalité s’enchevêtrent l’un dans l’autre !
-Pour peu que tu portes attention à l’irréel, tu y vois cabrioler le réel.
De fait, tout est aussi réel que l’est ce qui est irréel. Je ne vous suis pas très bien!
Elle se mit à rire de nouveau en hochant la tête.
Puis elle me lança Sadak Kala.
- Qu’est-ce que cela veut dire?
-C’est le nom de celui que tu as rencontré dans la caverne.
- Mais comment se fait-il que vous sachiez cela?
-Je ne peux peut-être pas voir du côté de l’ombre, mais je peux ressentir et savoir ce qui s’y passe.
-Oui, et bien ce Sadak Kala semblait bien convaincu qu’il pourra régner sur votre monde de lumière sous peu.
- Là dessus, je te dirai que sa soif effrénée du pouvoir le rend complètement aveugle. À tel point, qu’il en a oublié les grandes règles immuables de l’univers. Si un déséquilibre survient en quel lieu que ce soit, infailliblement l’équilibre reprendra ses droits tôt ou tard.
Pour te résumer son histoire, ce type a vécu de notre côté un bon moment, puis au fur et à mesure que son éveil s’effectuait, il a réalisé que cette moksha lui apportait un certain pouvoir qu’il pouvait mettre à profit sur la réalité qui tournait autour de lui.
Ce pouvoir croit progressivement et peut devenir très grisant. Lorsque cette force est mal gérée, il s’en suit une perte de discernement pouvant conduire à une fin désastreuse. Et c’est malheureusement ce qui s’est produit dans son cas.
Un ego tout à fait incontrôlé s’est développé lui faisant perdre la raison. Il croit sincèrement qu’avec ce don qu’il a su faire progresser, il réussira à devenir maître du monde qu’il aura créé.
Quel manque de sagacité totale!
Ainsi ceux qui ont décidé de le suivre dans son délire ont versé du côté de l’ombre. Nous leur avons alors donné le nom d’âmes noires alors que d’autres ont préféré leur donner l’appellation de force du mal. Quoi qu’il en soit, c’est un choix qui leur a coûté cher, car ils sont devenus aveugles devant la lumière. Cela les a rendus peureux. Une peur timorée et pleutre.
Je sais qu’il t’a mentionné qu’il pouvait faire basculer l’équilibre pour que le côté sombre s’impose, mais ceci est de la pure inadéquation.
De même que c’est de croire en une utopie que de vouloir éliminer le chaos ou l’harmonie, le bien ou le mal, la beauté ou la laideur. Même si parfois l’un semble régner sur l’autre, c’est une illusion créée par le temps.
Pour en finir, retiens que ce sont tes pensées qui assurent la cohérence du monde qui tourne autour de toi. Vivre éveillé de donne la possibilité de créer ce monde. Non seulement pourras-tu sonder les mystères infinis reliés à l’intention, mais tu pourras la transformer en manifestation.
Voilà la véritable liberté que tu portes en toi.
Bon, cela est amplement suffisant pour le moment, je te reverrai dans une autre incorporalité.
Et c’est ainsi que les tic-tac de mon réveil matin m’ont ramené dans le réel de l’irréel.
§ W@W@ l'imagicien eidétique §
Tao
   Posté le 17-05-2011 à 11:15:16   

Style, intellgence, poésie, lucidité.
Toujours merveilleux Wawa.

Merci du partage.
Vicky
   Posté le 17-05-2011 à 15:01:55   

Merci Wawa, très intéressant
Papy39
   Posté le 18-05-2011 à 17:44:47   

Toujours aussi merveilleux !....Merci de ce partage.

Mamy & Papy
Wawa
   Posté le 18-05-2011 à 22:47:34   

Grand merci à vous.

Voici quelque chose de plus léger!

Juste là… sur la vaste plage
bringuebalant entre les longs sillages
s’agite un singulier personnage
qui me voile son visage

Se trouvant sur mon passage
il tient mon regard en otage
Toutes pinces croisées sur le blond rivage
un crabe est en plein atterrage.

Voudrait-il me livrer quelconque message?

Comme le petit crustacé
semble fort préoccupé
j’ai tôt fait de le sonder
ce qui peut ainsi le tourmenter

- Souffrez de me dire cher crabe côtier
ce qui peut ainsi vous tracasser


-Souffrez de découvrir lourd visiteur
ce qui peut ainsi tenailler mon cœur

-Est-ce votre belle qui vous a quitté
ou est-ce la mer qui vous a rejeté?
Est-ce moi qui vous ai importuné
à force de curiosités trop appuyées?


-Cessez de vous égosiller étranger
car mon secret je le garderai
contre vents et marées.

-Que voilà une façon bien cavalière
de repousser un visiteur qui s’enquiert
de ce qui peut chipoter un fruit de mer
.

-Vous êtes bien le seul être sur terre
qui se soucier d’un résidant de la mer.
Une mer houleuse vous tourmente,
mais non ce qui se passe en son ventre!
Je porte en moi la frayeur de mes frères,
une crainte instituée par vos congénères.



Et là s’arrête la discussion, car la mer, y allant de l’un
de ses brisants d’eau saline et d’écume, ramena le petit
crabe en son ventre avant qu’il n’ait pu terminer son apologie.

Depuis cette rencontre inusuelle, la nuit lorsque j’observe
ce que le ciel m’a inventé, et que je vois l’image de la
constellation du Crabe, je ne le regarde plus de la même manière.
§ W@W@ l'imagicien eidétique §
Mamy42
   Posté le 19-05-2011 à 13:52:35   

Une pensée d'Amour et une pensée de peur.

La peur ; est l'énergie qui contracte, referme,
attire, court, cache , entasse, et blesse !.

L' Amour: est l'énergie qui s'étend, s'ouvre, envoie,
reste, révèle, partage et guérit.

La peur enveloppe nos corps dans les vêtements,

L'Amour nous permet de rester nus.

La peur s'accroche et se cramponne à tout.
ce que nous avons.

L'Amour donne tout ce que nous avons.

La peur retient.

L'Amour chérit.

La peur empoigne.

L'Amour lâche prise.

La peur laisse de la rancoeur.

L'Amour soulage.

La peur attaque.

L'Amour répare.

Chaque pensée, parole ou action humaine est
fondée sur l'une ou l'autre émotion.
Tu n'as aucun choix à cet égard, car il n'y a pas
d'autre choix.
Mais tu es libre de choisir entre les deux.


Edité le 19-05-2011 à 13:58:33 par Mamy42


Wawa
   Posté le 20-05-2011 à 22:11:00   

Ah Mamy,Mamy!
Vos affirmations sonnent comme de la musique de Beethoven.
Votre texte me rappelle une discussion que j’avais eue avec Tao.
Je lui disais alors que notre vie est une rivière.
Nous naviguons sur celle-ci et il arrive par moments que nous
touchions la rive côté bonheur, et que parfois nous touchions la
rive côté douleur.
Si nous voulons une existence plus agréable, il nous faut naviguer
entre les deux rives sans nous faire un port d’attache de l’une ou
de l’autre.
Pour y arriver, il faut que nous acceptions le fait que la douleur et
le bonheur seront toujours près de nous.
Autrement dit, dans le bonheur d’aujourd’hui est incluse la peine
de demain et vice versa.
Wawa
   Posté le 20-07-2011 à 01:50:28   

L’instant singulier…

Le temps file et échappe à celui qui ne le regarde pas,
mais il s’arrête et historie l’esprit de celui qui le remarque.


Mi-juin; la journée vient à peine de reprendre connaissance,
et le soleil apporte déjà un chromatisme unique au paysage.
Maman et sa jolie petite fille Maude sont à leur chalet au lac
Souchet.
Voulant cristalliser cette féérie matinale sur une toile, la jeune
maman s’est installée près du lac, avec tous ses pinceaux et tubes
de couleur.
Bien entendu, Maude, le brin de fille de cinq ans regarde très
attentivement peindre sa mère, puis s’éloigne.
Quelques instants plus tard…
Maude claironne :
‘’Hé! hé! maman regarde, moi aussi j’écris un dessin!’’
Mais, maman est trop concentrée sur le devenir de sa toile pour
entendre ou même répondre à la petite.

Quelques souffles de brise après…
‘’Hé maman regarde, mon dessin à moi… il bouge!’’
Et maman toujours bien concentrée, laisse s’échapper un léger
murmure, sans même regarder.

Puis, à la troisième tentative de Maude, maman risque ces quelques
mots sans toutefois obliquer le regard.
‘’très bien ma chérie, tu peux continuer, maman est occupée.’’

Enfin, dans une dernière tentative, Maude trompette à nouveau :
‘’C’est vraie maman, regarde… regarde mon dessin il nage sur le lac
comme le gros bateau de papa!.’’

Et finalement, maman se décide à tourner le regard vers Maude!

‘’Oooooooh, mais oui! Tu as raison ma chérie, ton dessin est bien
plus joli que celui de maman, et en plus il bouge!’’

Maude lançait des petits galets sur le lac et regardait avec
émerveillement les cercles qu’elle venait de dessiner,
s’éloigner lentement à la nage vers le large.

''Les yeux des enfants seront toujours ceux
qui nous font faire les plus beaux voyages! ‘’


W@W@ l'imagicien rêveur§
Tao
   Posté le 21-07-2011 à 05:33:14   

Toujours aussi poétique notre wawa!

Tu m'avais inspiré une histoire avec un pitbull, un frelon, une grenouille et une souris.
Mais il faut avant de vous la montrer que j'ôte beaucoup de scories.
Wawa
   Posté le 22-07-2011 à 16:06:30   

Ah...Tao est passé maître pour attiser la curiosité !

En attendant, voici un bonheur à apprivoiser!

Cela se passait bien avant que vous ne soyez en ce monde
et …cela se passe encore aujourd’hui.
Mael se promenait sur la berge de la rivière qui coule
près de chez lui. Tout en marchant, il écoutait les vocalises
de l’eau qui était fébrile à cet endroit.
Soudain il entend psst!
Il se retourne vivement, mais il n’y avait personne. Il continua
sa balade lorsque de nouveau il entend psst, psst!
Il se retourne de nouveau, mais il ne voit personne.
Puis en baissant les yeux, il aperçoit une tarentule.
_Bon enfin! il n’est pas trop tôt dit-elle.
C’est à moi que vous vous adressez?
_À qui d’autre parlerais-je?
Mais je n’ai jamais rencontré une tarentule qui parle!
_Et moi je n’ai jamais rencontré une personne qui me répond!
Mais enfin, que me voulez-vous?
_Vous donner plein pouvoir sur tout.
C’est intéressant, mais y a t’il un prix à payer?
_Non si vous suivez mes indications à la lettre.
Bon que dois-je faire?
_Me garder sur vous en tout temps.
Mael mit donc la tarentule dans sa poche et se dirigea tout droit
vers sa demeure.
Il s’empressa alors de fabriquer un petit coffret en maille métallique
tissée dans lequel il mit sa nouvelle connaissance. Il l’accrocha alors
à sa ceinture, et à compter de ce jour, il ne l’a plus jamais quittée.
Dès le lendemain il alla au marché pour vérifier si la tarentule lui
avait dit la vérité. Ainsi il acheta différentes denrées et demanda au marchand
combien il lui devait.
3 écus lui répondit-il.
Quoi, 3 écus pour cela! Vous voulez rire de moi!
_Mais monsieur c’est ce que tout le monde paie!
Il le regarda dans les yeux et lui dit :’’je vous donne seulement un écu et
ça clôt la discussion.’’
_Très bien, c’est de l’abus, mais vous gagnez.
De retour chez lui Mael s’esclaffa de rire et il caressa sa tarentule en guise
de remerciement.
Puis il se dit, si ça a marché pour de menus achats ça devrait aussi fonctionner
pour me faire construire une somptueuse demeure.
Il alla rencontrer les menuisiers du village et les persuada de lui construire
son opulente maison.
Fier de son pouvoir infaillible il décida de trouver épouse.
Il se rendit donc chez le plus riche marchand et lui demanda la main de sa fille.
_Au grand jamais répondit-il, ma fille épousera un riche marchand comme moi.
Mael le fixa du regard et lui dit votre fille sera mon épouse aujourd’hui même,
que cela vous plaise ou non.
Aussitôt, sans trop savoir pourquoi, le marchand lui offrit sa fille sans plus
d’opposition.
De retour chez lui il se bidonnait en cajolant encore sa tarentule.
Quelques semaines passèrent et une autre idée saugrenue lui vint à l’esprit.
Avec tout ce pouvoir que je possède pourquoi ne serais-je pas empereur?
Il se rendit sur-le-champ voir les dirigeants de l’empire et leur suggéra qu’il
serait souhaitable qu’il soit nommé empereur pour le plus grand bien du pays.
Une fois de plus, on lui obéit et on le consacra empereur sans trop se
formaliser.
Mael s’écria je possède tout pouvoir sur tout. Ma tarentule ne m’avait pas
menti.
Il fit alors construire un immense vivarium dans lequel il plaça sa déité.
Mais il se rendit vite compte que même avec tout son pouvoir il ne
réussissait pas à vivre dans un bonheur constant.
Depuis qu’il était empereur, il devait subir les plaintes de ses sujets.
Son épouse critiquait souvent sa façon d’agir. Sa vie sédentaire lui
avait fait prendre de l’embonpoint et ainsi de suite.
Il demanda alors à sa protégée de lui octroyer ce fameux bonheur sans
limites.
Elle lui répondit que le véritable bonheur ne s’acquière pas, car
il est déjà là. Tout comme le malheur d’ailleurs. Tous deux viennent en
un seul tenant, ils sont indissociables.
N’aimant pas ce qu’il entendait, Mael prit la tarentule entre ses mains et
se mit à la serrer pour qu’elle lui donne ce bonheur qu’il demandait.
Elle lui dit alors qu’il n’avait rein compris. Ce pouvoir qu’il possédait ne
venait pas d’elle, mais bien de lui. Qu’en fin de compte, elle n’avait servi
que de substrat dans tous cette affaire. Puis elle le mordit.
Le pauvre Mael est mort sur le champ.
Nous cherchons tous le pouvoir et le bonheur.
Certains y parviennent, d’autres moins, d’autres pas du tout.

Nous possédons tous le pouvoir,
mais nous refusons de le croire.
Il est difficile à gérer et à maîtriser.
Si nous le serrons trop fort... il nous mord
Si nous ne le serrons pas assez... il nous échappe.

§ W@W@ l'imagicien eidétique §
Tao
   Posté le 22-07-2011 à 18:52:27   

Je ne peux que regretter que tu ne publies pas Wawa.
Tu es doté d'un don immense, d'un talent rarement égalé.

Lorsque je serais à nouveau installé correctement, je prendrais le temps de compléter le modeste Panthéon que tu éclaires de tes écrits.
l_Ange
   Posté le 22-07-2011 à 21:03:13   

Merci Wawa pour ce magnifique texte .
Vicky
   Posté le 23-07-2011 à 06:03:07   

Merci bien Wawa tres beau :-)
Wawa
   Posté le 26-07-2011 à 21:07:31   

Grand merci à vous .
Et Tao...
lorsque tu le pourras, pitbull, frelon, grenouille et souris
sont attendus de pied ferme !
Papy39
   Posté le 27-07-2011 à 19:28:41   

Merci Wawa, toujours aussi magnifique,

Mamy - Papy
Wawa
   Posté le 16-12-2012 à 21:02:16   

L'illusion parfaite !

Nous sommes en fin d’après-midi, dans la vaste savane poussiéreuse
africaine. Selon les règles austères de la région, la journée fut escortée
d’une chaleur torride.
Wamko, est un magistral tigre royal aux rayures singulièrement ostensibles.
La couleur de son pelage nous rappelle l’ocre que le soleil couchant confère au
ciel, lorsque le jour a enfin décidé de s’allonger tout le long de la steppe.
Wamko s’est maintenant mis en marche, à la recherche d‘une bonne occasion
pour nourrir sa petite famille.
Après avoir parcouru quelques kilomètres, il rencontre enfin une horde de zèbres.

Voilà que son perçant regard cognac scrute minutieusement toute la bande afin de
repérer une proie facile.
Soudain, il se fige net sur place.
Il ne croit tout simplement pas ce qu’il voit.
Un congénère tigre est déjà au beau milieu du troupeau.
Après quelques instants d’observation, il se rend compte que le tigre en question
ne chasse pas, et qu’en plus, il se nourrit de l’herbe de la steppe comme les autres
zèbres.
Pardieu se dit-il, ce zigoto est en train de déshonorer toute la descendance du
grand tigre royal. Il s’approche donc de la bande afin de fustiger ce renégat
pour la honteuse mollesse qu’il arbore.
Lorsqu’il fut assez près, toute la troupe s’est mise en mode ‘’sauve-qui-peut ’’
Encore plus incroyable, le tigre/zèbre était lui aussi en grande déroute.

- Non, mais quel pleutre tiers s’écria Wamko.
Lorsqu’enfin il le rattrapa, le tigre/zèbre se mit à le supplier de lui laisser la vie sauve.
- Je ne fais rien de mal, je ne fais que brouter de l’herbe ici et là.
- Mais enfin, un peu de dignité! Reprit Wamko. Regardez-vous; vous êtes un tigre royal.
De grâce, ayez un tant soit peu de respect pour notre grande et noble dynastie.

- Ah, mais c’est que vous faites erreur! Je ne suis pas un tigre.
Tenez, regardez juste là, et bien ce sont mes parents adoptifs. Lorsque je n’étais
encore qu’un nourrisson, mes parents furent tués par des chasseurs. Alors, ces
deux zèbres m’ont recueilli et élevé. Depuis je vis en harmonie au milieu de cette grande famille.

- Mais enfin, regarde-toi, regarde...tu n’es pas un zèbre!
- Mais bien sûr que je suis un zèbre. Si vous observez bien, vous remarquerez
que je suis zébré comme tous mes acolytes, je cours vite comme eux et je
broute de l’herbe.

- Grand Dieu, il est plus que temps que je m’occupe de toi. Suis-moi jusqu’à
la rivière.

- Heu…je ne crois pas que ce soit une bonne idée...ce ne serait pas sécuritaire pour moi
de quitter mon troupeau, et encore moins avec un prédateur comme vous.

- Oui bien évidemment je suis un grand tigre ’’ le roi incontestable des savanes’’.
Évidemment, il est vrai qu’une certaine espèce…’’Le lion’’ puisqu’il faut le nommer
par son nom, se glorifie déjà de ce titre. Mais attention, c’est une réputation
surfaite dans laquelle ces individus se complaisent ignoblement.
Alors… pour en revenir à notre mise au point, qui penses-tu
pourrait
s’en prendre à toi?

- Heu… et bien… vous!
- Mais bon sang, ne penses-tu pas que si j’avais vraiment voulu
m’en prendre à toi…ce serait déjà fait?

- Hum… très bien, je vous suis.
Arrivé à la rivière, Wamko avança dans l’eau jusqu’à mi-patte.
Puis il dit alors au tigre/zèbre :

- Regarde bien dans l’eau et porte bien-attention à ce que tu vois.
- Alors jeune zébré, que vois –tu?

- Je vois ton image. L’image d’un tigre!
- Bien, et maintenant...juste à côté, que vois-tu?
- L’image d’un autre tigre.
UN TIGRE!!!!!
En rugissant haut et fort il s’écria…
-Mais je suis un tigre!!!

Et c’est de la sorte que ce faux zèbre, naquit à nouveau, mais cette fois sous
sa vraie nature de tigre royal.
Et Wamko lui donna alors de nom Wakao.

''Qui de nous peu se targuer de ne pas, un jour ou l’autre,
avoir eu cette étrange et indéfinissable impression…
de suivre bêtement un troupeau ? ''

W@W@ l'im@gicien ®
Tao
   Posté le 18-12-2012 à 19:29:23   

C'est toujours aussi imagé, bien écrit et juste. Bravo Wawa.
Papy39
   Posté le 20-12-2012 à 15:25:42   

Nous restons tous & toutes silencieux depuis des mois !....

Nous deux nous vous souhaitons de bonne fêtes de fin d'année.

Mamy - Papy

Wawa
   Posté le 20-12-2012 à 20:51:27   

Ah...c’est bien Tao d’être venu chez toi faire quelques pas
sans raison bien particulière, juste comme ça,
J’ai pris la liberté de tapoter quelques notes sur ton piano.
J’espère que tu ne m’en veux pas trop.

Et puis pan!, pan! voilà que Mamy et Papy nous rendent visite!!
Bravo!
Alors…joyeuses fêtes à toi Tao et à tes proches ainsi qu’à
notre artiste-peintre Mamy et notre fidèle Papy, à tous les membres
du forum et pourquoi pas, à ceux qui viennent en silence sans dire mot!


Oh...avez-vous vu cet éther qui se profile en votre arrière-plan?
C’est le bonheur qui vous regarde…souriez-lui.
l_Ange
   Posté le 21-12-2012 à 02:53:48   

Il faut donner au temps, le temps de prendre son temps.
Joyeuses Fêtes à vous tous…
Tao
   Posté le 22-12-2012 à 10:28:28   

Je viens quasiment tous les jours faire un tour, voir si les amis sont toujours là.
Je n'ai pour l'instant pas grand chose à dire, et beaucoup d'occupations plus ou moins chronophages.

Je remarque d'ailleurs une sérénité nouvelle après ce long hivernage?
Wawa
   Posté le 30-12-2012 à 19:28:15   

Allo, hello, hola,&#1087;&#1088;&#1080;&#1074;&#1077;&#1090;,ciao, Hallå, etc...

Hier soir j’étais assis confortablement près du foyer tout en appréciant
un bon porto. En regardant dans le parc situé juste à côté, j’ai aperçu le
temps que lui aussi se reposait sur l’épaisse couche de neige.
Il n’était pas seul, la lune dans toute sa transparence bleutée lui tenait compagnie.
Cette féerie ma tout à coup rappelé, que la nouvelle année 2013 était déjà sur le seuil
de notre porte et qu’il serait juste et louable que cette auguste paix qui régnait dans
ce parc se répande sur toute notre planète et que chaque terrien en bénéficie.
C’est donc le souhait que je formule pour vous chers forumistes,
et pour toutes les âmes de la terre.
Bonne année, santé et bonheur pour 2013,14,15…
Vicky
   Posté le 04-01-2013 à 07:50:39   

Bonne année à tous et toutes :-)